La startup tricolore XXII vient de boucler une levée de 22 millions d’euros en série A. Fondée en 2015 par William Eldin, cette deeptech est positionnée sur le secteur de l’analyse d’image ou « vision par ordinateur ». Sa plateforme de logiciels d’IA se déploie sur les infrastructures de vidéosurveillance existantes pour analyser en temps réel  les environnements à partir des flux capturés par les caméras.

Cette levée a été menée par le fonds Innovation Défense (BPI France) aux côtés de 574 Invest (Fonds d’investissement du Groupe SNCF), CIB Développement (groupe Colas), Techmind, Kima Ventures, de business angels et de son investisseur historique, le Groupe Duval. Elle fait suite à une première levée de 1,5 M€ en amorçage en 2020.

“XXII figure parmi ces start-ups de rupture, très prometteuses et stratégiques pour notre pays. Nous sommes aujourd’hui fiers d’entrer au capital de XXII, via le Fonds Innovation Défense, afin d’accélérer son déploiement commercial et poursuivre ses développements technologiques. Nous sommes convaincus par la vision portée par William Eldin et sa capacité à la mettre en œuvre à l’échelle mondiale”, commente dans un communiqué Eva Clerc, Directrice d’investissement chez Bpifrance.

L’opération permettra à la start-up d’accroitre ses investissements en R&D, d’industrialiser les déploiements, de renforcer son équipe de 70 collaborateurs avec des profils Tech et commerciaux, ainsi que d’accélérer son développement en Europe, au Moyen-Orient et aux États-Unis.

Au-delà du traditionnel angle sécuritaire, XXII veut démocratiser et étendre les usages de la vision par ordinateur. A ses clients dans les collectivités, elle propose par exemple des solutions pour réguler l’éclairage public en fonction des passages, détecter des dépôts sauvages  ou des poubelles trop pleines. Une entreprise comme la SNCF pourra mettre en œuvre des applications telles que la détection de bagages abandonnés ou des chutes sur les voies.

La plateforme logicielle est proposée sous forme d’abonnement aux collectivités et aux entreprises.  Avec le développement à grande échelle de la vidéosurveillance, le marché est largement porteur et les prochains grands événements comme les JO de 2024 seront de nouveaux catalyseurs.

Reste que comme dans les autres domaines de l’IA, cette nouvelle branche de la vision par ordinateur pose de sérieuses questions éthiques et de protection de la vie privée. Le cadre juridique pour la vidéosurveillance algorithmique dans l’espace public commence lui tout juste à être posé.