Ainsi que nous l’écrivions lundi, c’est bel et bien une défaillance du HLR (Home Location Register) qui est à l’origine de la panne du réseau Orange vendredi dernier. Stéphane Richard a confirmé l’information

au cours de son audition par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ce HLR, composé de 27 machines réparties sur l’ensemble du territoire et couplées à une base de données, permet d’identifier et de localiser les abonnés. Deux jours, avant « le vendredi noir », il avait fait l’objet d’une mise à jour logicielle réalisée par le fabricant Alcatel-Lucent. Il semble que ce soit cette mise à jour qui soit à l’origine du problème. Reste à savoir pourquoi l’incident n’a pas fait l’objet d’une alerte automatique qui aurait permis de basculer sur un des deux HLR de secours. Un audit plus approfondi devrait permettre d’identifier si cette dernière anomalie résulte d’une erreur humaine ou non.

Constaté vendredi dès 15h06, le ralentissement du trafic s’est aggravé au fil des heures, atteignant jusqu’à 90% des flux, avant d’être rétabli à 22H15 pour les communications et les SMS. Il a fallu attendre 3H samedi matin pour que le trafic de l’Internet mobile soit revenu à la normale.

Selon le PDG de France Télécom, la panne a pu toucher jusqu’à 30 millions d’utilisateurs, abonnés d’Orange et clients des opérateurs s’appuyant sur son réseau (notamment Free Mobile).

L’Arcep, dont le président Jean- Ludovic Silicani a été lui aussi entendu par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, a fait savoir qu’elle auditionnera à son tour Stéphane Richard. « L’Arcep participe ainsi, depuis lundi, à l’analyse de l’incident qui a mis en cause les conditions de disponibilité et de qualité du service prévues dans les licences mobiles. Si un manquement aux obligations de l’opérateur devait être constaté, l’Autorité aurait la faculté, après mise en demeure, de prononcer une sanction », précise un communiqué du régulateur.

Si la prévention des risques de défaillance des réseaux de communications, et leur traitement, relèvent bien du gouvernement, la loi prévoit toutefois que l’Arcep intervient lors d’un incident grave afin de vérifier si l’opérateur en cause a bien rempli ses obligations.

D’après nos confrères de Business Mobile, les bases de données HLR seraient à l’origine d’autres pannes, chez Bouygues Télécom en 2004 et chez SFR en 2008.