Un communiqué de Steria confirme le projet de rapprochement de la société avec Sopra. Il donne également quelques précisions sur les motivations et les modalités de l’opération.

Celle-ci donnerait naissance à un géant des services informatiques avec un chiffre d’affaires combiné de 3,1 milliard d’euros et une implantation dans 24 pays regroupant plus de 35.000 salariés.

Le rapprochement prendrait la forme d’une offre publique d’échange amicale initiée par Sopra sur la totalité des actions de Steria sur la base d’une action Sopra pour quatre actions Steria. Cette Offre représente, au 4 avril 2014, une contre-valeur de 22 euros par action Steria sur la base du cours moyen pondéré sur un mois de Sopra, soit une prime de 40 % sur le dernier cours de clôture de Steria et de 49 % sur son cours moyen pondéré sur les 3 derniers mois.

Approuvée par les conseils d’administration des deux groupes, l’opération reste toutefois subordonnée à l’engagement du FCPE Groupe Steriactions regroupant les salariés actionnaires, qui détient 17,45% % du capital et 20,92 % des droits de vote de Steria, d’apporter ses actions à Sopra. Engagement qui doit être pris au plus tard ce mercredi 9 avril.

Dans le cadre de ce que les deux entreprises appellent un  » rapprochement entre égaux  » la présidence du conseil d’administration du nouveau groupe  serait assurée par Pierre Pasquier, président fondateur de Sopra, et la fonction de directeur général par François Enaud, gérant exécutif de Steria. Au sein du conseil d’administration, les deux entreprises seraient représentés chacune par quatre administrateurs auxquels s’ajouteraient des membres indépendants ainsi que des représentants des salariés.

Le capital du nouvel ensemble serait structuré autour d’un bloc majoritaire constitué des fondateurs et certains des managers de Sopra, représentant environ 22 % du capital, d’un bloc représentant Geninfo (filiale de la Société Générale) à hauteur de 7 % du capital et d’un ensemble constitué d’anciens et actuels actionnaires salariés de Steria à hauteur de 10 % du capital. L’ensemble de tous ces blocs pèserait 39 % du capital. Cette structure ferait l’objet c’un pacte d’actionnaires entre Sopra GMT et Soderi, ce dernier représentant les anciens actionnaires salariés de Steria.


Un projet bénéfique pour les salariés

Le rapprochement est motivé par de fortes complémentarités entre les deux sociétés.  » L’alliance de Sopra et de Steria permettrait de constituer l’un des portefeuilles d’offres les plus complets du marché, des solutions logicielles à l’exécution des processus métiers. Ce projet industriel bénéficierait également à nos salariés qui pourraient évoluer vers de nouveaux métiers et de nouvelles compétences et à nos actionnaires qui pourraient accompagner un projet structurant, créateur de valeur », précisent Pierre Pasquier et François Enaud dans le communiqué.

Surtout présent en France, Sopra apporterait au nouveau groupe sa spécialisation  dans les domaines de la banque, des ressources humaines, de l’immobilier et de la gestion applicative. De son côté, Steria apporterait son dispositif international (Europe et Asie) avec un ancrage fort au Royaume-Uni, une offre reconnue dans le Business Process Services ainsi que son expertise en gestion d’infrastructures informatiques.
Par ailleurs, Sopra pourrait profiter des positions européennes de Steria pour accélérer la commercialisation et le déploiement de ses solutions logicielles tandis que Steria pourrait s’appuyer sur la capacité offshore de Sopra en Inde pour ses clients français.
Le projet de rapprochement devrait également générer des synergies opérationnelles de 62 millions d’euros par an à partir de 2017.

Précisons que l’offre, dont le dépôt pourrait intervenir au courant du mois prochain, sera soumise à l’apport d’au moins 66,67 % du capital et des droits de vote de Steria.