Les montagnes russes continuent pour Softbank. Après avoir enregistré des profits records équivalent à 37,8 milliards d’euros sur son exercice 2021, le géant nippon accuse une perte nette équivalente à 3 milliards d’euros pour son second trimestre 2022, clos le 30 septembre. Softbank est plombé par ses pertes sur investissement qui représentent 12,6 milliards d’euros. Vision Fund, son fond vedette et principal véhicule d’investissement, voit sa valorisation reculer de 8,6 milliards d’euros, notamment en raison de la baisse des valeurs chinoises, accélérées par un nouveau tour de vis réglementaire sur le secteur technologique.

Parmi les valeurs en fort recul, on trouve ainsi le géant du e-commerce chinois Alibaba, qui a perdu le tiers de sa valeur sur la période, notamment après s’être vu infligé une amende de 2,3 Mds€ pour violation des lois antitrust. Cet investissement n’est pas logé dans Vision Fund , contrairement à celui dans Coupang, l’alter ego d’Alibaba en Corée du Sud, dont la valeur a baissé de près de 10 M€ en un semestre. Softbank peut aussi avoir des regrets sur sa participation dans Didi, « l’Uber » chinois, dont la valorisation a également chuté d’un tiers après l’ouverture d’une enquête sur sa politique de protection des données.

« Nous sommes dans le blizzard », a commenté lundi lors d’une conférence de presse le PDG-fondateur du groupe, Masayoshi Son, ajoutant qu’il n’était « pas fier » des résultats de Vision Fund et qu’il ne se cherchait « pas d’excuses ».

Sous pression de ses actionnaires, Softbank a annoncé un nouveau programme de rachat d’actions sur un an pour un montant maximum de 1.000 milliards de yens (7,6 Mds€), en vue de retirer puis annuler 14,6% de ses actions actuellement en circulation. Ce qui devrait mécaniquement faire remonter son titre.

A la fin du second trimestre, Vision Fund 1 regroupait 81 investissements dont 15 sociétés cotées, pour une valeur de 104,6 milliards de dollars. Vision Fund 2, détenu à part entière par Softbank, regroupait 157 participations pour une valeur de 37 milliards de dollars.

Malgré le fort recul trimestriel, Masayoshi Son a déclaré qu’il n’était « pas tellement pessimiste » pour l’avenir, assurant que « de nouvelles pousses allaient germer ».