« L’ère de la croissance à deux chiffres du marché mondial des smartphones arrive à sa fin », a déclaré Ranjit Atwal, directeur de recherche chez Gartner. C’est d’ailleurs ce qui ressort de la consultation du dernier baromètre consacré par le cabinet à ce marché.

Cette année il devrait se vendre  environ 1,5 milliard de smartphones, soit une croissance de 7% par rapport à 2015, pour un marché total de téléphones mobiles de 1,9 milliard d’unités. « Historiquement, estime l’analyste, les conditions économiques difficiles n’avaient qu’un impacts négligeable sur les ventes et les dépenses de smartphones, mais ce n’est plus le cas. Les ventes en Chine et en Amérique du Nord seront quasiment stables, affichant une croissance de respectivement 0,7% et 0,4%. »

Bien que plus conséquente dans les pays émergents, la progression y ralentira également. Gartner estime que d’ici 2019, 150 millions d’utilisateurs des pays émergents de la zone Asie/Pacifique vont retarder le passage au smartphone, attendant l’arrivée sur le marché d’appareils attractifs à bas prix. « Les prix n’ont pas baissé suffisamment pour favoriser le passage des features-phones bas de gamme vers les smartphones bas de gamme », pointe Annette Zimmermann, directrice de recherche au cabinet. « Les fournisseurs sont incapables de réduire le prix d’un assez bon smartphone en dessous de 50 dollars. »

Mais tous les pays émergents ne sont pas dans la même situation. Les ventes de smartphones devraient ainsi progresser de 29% en Inde en 2016, et poursuivre leur progression à deux chiffres au cours des deux prochaines années.

Les analystes de Gartner s’attendent par ailleurs à une augmentation de la durée d’utilisation des appareils dans les pays matures (Europe, Amérique du Nord, Japon et certains pays de la région Asie/Pacifique),  En 2020, les consommateurs des marché matures devraient ainsi conserver leur smartphone pendant 2,8 ans  contre 2,5 aujourd’hui, provoquant une chute des ventes d’environ 100 millions de smartphones. « Si les offres des opérateurs deviennent plus complexes, les utilisateurs conserveront probablement plus longtemps leur téléphone, spécialement si l’évolution technologique devient incrémentale plutôt qu’exponentielle », conclut Annette Zimmermann.