À l’occasion de la publication des résultats de SCC pour l’exercice clos fin mars 2018, James Rigby, le PDG du groupe, s’est confié à nos confrères britanniques de Channelnomics et de CRN UK sur sa stratégie. Nous en reproduisons les principaux extraits qui concernent la filiale française.
Pour commencer, il est important de noter qu’avec son 1,28 milliard d’euros de chiffre d’affaires, la filiale française de SCC pèse à elle seule 63% du 1,8 milliard de livres (2,03 milliards d’euros) de chiffre d’affaires du groupe. Outre la filiale britannique, SCC ne possède qu’une autre filiale en Espagne, qui ne représente que 4% des revenus du groupe (soit environ 81 M€). À noter également que c’est la Grande Bretagne qui représente les deux-tiers des 27,7 M£ (soit environ 31,2 M€) de résultat opérationnel du groupe, la France se contentant de 32%, soit environ 10 M€.
Alors que le groupe a consacré des investissements importants à ses datacenters britanniques sur l’exercice et qu’il a continué à faire monter la part des services dans ses revenus domestiques, James Rigby indique vouloir plutôt se concentrer sur ses clients du secteur public en France ainsi que sur le renforcement de ses capacités de cloud public.
« Je ne pense pas que nous allons construire des datacenters [en France], a déclaré le PDG à nos confrères de Channelnommics. Nous avons acheté il y a quelques années une entreprise de services d’infrastructure cloud [Flow Line Technologies] qui se développe très bien. Il y a donc beaucoup d’investissements sur ce business ».
Il ajoute qu’il souhaite investir dans des compétences avant-vente autour du Cloud public … « [La France] est un peu en retard par rapport à nous en termes de cloud public, explique-t-il. Mais cela va arriver. Nous allons faire en sorte de surfer sur cette vague en investissant dans des compétences en migration et en services professionnels. »
Questionné par CRN UK pour savoir si le groupe a fait le choix d’un géant du Cloud en particulier, Jame Rigby répond que « le travail [de SCC] consiste à être indépendant et à prendre la bonne décision pour le client, de sorte que nous ne nous alignerons sur aucun fournisseur en particulier. Cela peut être AWS dans certains cas ou Azure voire éventuellement IBM Cloud. »
Rigby précise que ces investissements autour du Cloud et des services en France ne se feront pas au détriment de son activité lucrative de vente de produits portée par ses clients du secteur public qui a été particulièrement dynamique sur le dernier exercice.
C’est d’ailleurs son succès dans le secteur public qui a incité la SCC à déployer un centre de services de 300 positions à Valenciennes qui complète l’équipe support que la filiale avait déjà sur Paris. Ce centre est opérationnel depuis octobre dernier. Pour le PDG de SCC, cet investissement dans un support local a représenté une avancée pour SCC. Auparavant, la France utilisait son centre de support de Roumanie (qui emploit 1.000 salariés). Mais elle a dû y renoncer, les clients du secteur public ne permettant plus une telle délocalisation.
De leur côté, nos confrères de CRN UK, ont interrogé James Rigby sur la stratégie du groupe en matière de croissance externe. Il en ressort d’abord que SCC n’est pas intéressé par un développement hors du Royaume-Uni, de la France et de l’Espagne. « Nous croyons qu’il y a suffisamment de possibilités dans les territoires où nous sommes déjà engagés pour les rendre plus grands et plus solides. Nous n’avons aucune ambition de devenir un acteur international et de servir les clients mondiaux [comme Computacenter]. Nous sommes sur le segment des entreprises de taille intermédiaire ou des grands comptes qui opèrent à l’échelle d’un pays. Nous sommes satisfaits des marchés dans lesquels nous évoluons et nous voyons beaucoup plus d’opportunités sur ces marchés sans ressentir le besoin de mordre dans d’autre pays. »
S’il confirme être à l’écoute des opportunités de croissance externe dans les pays où le groupe est implanté, il ne cache pas un certain scepticisme pour les grandes acquisitions qui « peuvent être très perturbatrices et vous sortir du jeu ». Il confirme en revanche son intérêt pour des acquisitions de niche apportant de nouvelles capacités.