La Fédération internationale des droits de l’Homme et la Ligue des droits de l’Homme ont déposé une plainte auprès du TGI de Paris contre Qosmos qu’elles accusent d’avoir livré à la Syrie du matériel de surveillance.

« Il est en effet apparu que la société Qosmos, spécialisée dans la fourniture de Deep Packet Inspection, un matériel destiné à analyser en temps réel les données numériques qui transitent sur les réseaux, a été, à plusieurs reprises et d’après des sources différentes, mise en cause pour avoir contribué à fournir au régime syrien le matériel de surveillance électronique nécessaire à la répression de la contestation qui a lieu en Syrie depuis mars 2011 », expliquent les deux ONG dans un communiqué commun. « Les entreprises occidentales doivent savoir qu’elles ne peuvent vendre ce type de matériel à des régimes autoritaires en toute impunité, et sans se soucier des conséquences de l’utilisation de ce matériel par ces régimes »,précise dans le document Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme.

Les deux associations avaient déposé une plainte similaire contre Amesys en octobre dernier. Elles reprochent à la filiale de Bull d’avoir vendu en 2007 (après la visite du colonel Kadhafi à Paris) à la Libye le logiciel Eagle permettant l’interception des communications sur Internet.

En novembre dernier, Qosmos figurait dans une liste d’entreprises ayant vendu leurs services aux dictatures, publiée par Wikileaks. 

Mise à jour

Chez Qosmos ont dément toute implication. « Nous apprenons qu’une plainte a été déposée, nous n’avons pas eu entre les mains une copie de la plainte. La société n’a absolument rien à se reprocher et attend sereinement tous les actes d’enquête », a déclaré à TF1 l’avocat de la société, Me Benoît Chabert.