En déboursant cash plus de deux fois la valorisation de Skype, l’éditeur de Redmond paye bien cher le spécialiste de la téléphonie sur Internet. Steve Ballmer livre au WSJ quelques rares éléments d’explication.

 

« Pourquoi Microsoft a-t-il déboursé 8,5 milliards de dollars comptant pour acquérir Skype alors qu’il n’y avait pas d’autre candidats sérieux ? », s’interroge le Wall Street Journal. Le quotidien économique cite la réponse de Steve Ballmer. Le patron de l’éditeur explique que l’accord – le plus important, du point de vue financier, que Microsoft ait jamais conclut en 38 ans d’existence – permettra à Microsoft « d’être plus ambitieux, de faire plus de choses ».

Ce coût que l’on peut juger prohibitif prouve en tous cas une chose : l’éditeur a désormais un besoin avide de croissance externe, notamment dans les secteurs de la téléphonie mobile et de l’Internet, jugés particulièrement profitables, alors que la vente de logiciels s’essouffle. Ce qui plonge peu à peu les actionnaires dans les affres de l’angoisse. Il n’est cependant pas dit que cette opération va complètement les tranquilliser. Aussitôt la nouvelle confirmée, le titre a en effet chuté à la bourse de New-York.

Elle ne rassure pas non plus les partenaires de Skype qui craignent que le logiciel ne devienne un produit propriétaire. Steve Ballmer a tenté de les convaincre du contraire : le produit restera accessible aux clients Apple et aux utilisateurs de Google a-t-il promis.

Nos confrères d’outre-Atlantique révèlent également les raisons qui poussent l’éditeur à payer comptant cette acquisition. La plus grande partie de l’argent cash possédé par Microsoft (soit environ 50 milliards de dollars) se trouverait en effet à l’étranger. Son rapatriement aux Etats-Unis l’assujettirait au paiement d’une taxe d’environ 30%. La firme de Redmond a donc tout intérêt à acquérir Skype – dont le siège est basé au Luxembourg – avec ce trésor là.