« Vouloir gagner de l’argent sur le marché des PC grand public c’est comme vouloir vendre de l’eau du robinet pendant le déluge », voilà ce que l’on peut lire dans un rapport de 274 pages adressé par Dell à la

SEC, nous apprend Channelregister. Dans ce document, le constructeur explique pourquoi ilveut quitter la bourse. On y apprend qu’il souhaite procéder à une chirurgie réparatrice loin des yeux indiscrets du marché boursier. Et cette chirurgie passe par l’abandon du marché du PC grand public au profit d’une stratégie plus axée sur les logiciels et les services. Stratégie qui nécessite, selon lui, des acquisitions, de la R&D, le recrutement de nombreux commerciaux, une expansion vers les marchés émergents, et de lourds investissements dans le marché des PC et tablettes. « Monsieur Dell a pour opinion que de telles initiatives prises en tant que société cotée, seraient mal accueillies par le marché boursier car elles réduiraient à court terme la profitabilité, augmenteraient les dépenses opérationnelles et les débours de capitaux, et impliqueraient des risques significatifs », explique le document.

La mise en œuvre du plan de reconversion nécessiterait entre trois et cinq ans et fragiliserait les profits pendant deux ans ou plus estime-t-on à Round Rock.

Le rapport détaille les risques auxquels est confronté aujourd’hui le marché du PC. Y figurent « le déclin rapide des marges, la demande évoluant vers des produits à bas coûts et à faibles marges, la compétition effrénée entre les grands fabricants, le ralentissement du marché du renouvellement, l’adoption incertaine de Windows 8, le ralentissement de la migration des entreprises vers Windows 7, l’intérêt grandissant pour les tablettes – marché dans lequel Dell est peu présent –,l’intérêt tout aussi grandissant pour celui des smartphones – duquel le constructeur est absent –, et, enfin, le manque de visibilité sur le marché IT en général.»

Comme le font remarquer nos confrères britanniques, Dell s’inscrit dans les pas d’un IBM, qui avait lui aussi abandonné ses PC au profit de Lenovo. Un chemin qui avait bien réussi à Big Blue.