Fin juillet, CS Group est entré en négociations exclusives en vue de son acquisition par Sopra Steria pour un montant estimé à 282,5 millions d’euros. Dans une interview accordée à La Tribune, Eric Blanc-Garin détaille les raisons de ce choix. Ensemble, explique-t-il, les deux groupes seront plus forts dans la défense, le spatial, la cyber et le nucléaire.  Par ailleurs en s’adossant à un groupe de 50 000 personnes (2 500 salariés chez CS Group), son entreprise va pouvoir s’attaquer à des programmes plus ambitieux et avoir plus de capacités financières pour ses opérations de croissance externes.

Dans la défense, les deux groupes ont des tailles équivalentes mais des complémentarités fortes, qu’ils entendent faire jouer pour affirmer leur ambition de croissance européenne. Dans le domaine spatial, CS Group prédomine et le soutien de Sopra Steria peut lui permettre de viser une place de leader en Europe. A l’inverse, CS Group pourra s’appuyer dans la large avance de Sopra Steria dans l’aéronautique. Le nucléaire, avec les investissements massifs qui doivent être engagés en France, est un autre domaine où les synergies pourront s’opérer.

La cyber est vu comme une activité horizontale qui irrigue tous les métiers et tous les projets. Sopra Steria s’appuie sur un bataillon de 1000 experts et vise une place dans le top 5 français. CS Group a une équipe de 300 personnes. « Notre rapprochement va vraiment avoir de l’impact. Notamment tout ce que CS Group fait dans le cyber souverain va pouvoir avoir un relais de croissance très fort en rapprochant les deux maisons », explique Eric Blanc-Garin à nos confrères.

Au final CS Group attend bien une accélération de la mise en œuvre de son plan stratégique Vision 2024, qui se fonde sur une augmentation des parts de marché par une croissance organique à 2 chiffres. « Puis nous allons réfléchir à un plan, qui nous permettra de réaliser 1 milliard d’euros rapidement alors que seuls, nous aurions attendu 10 ou 15 ans », fait valoir le dirigeant.

Lors de l’annonce d’acquisition, Cyril Malargé, Directeur général de Sopra Steria avait déclaré que le rapprochement « permettrait de créer un acteur de référence des services et de l’ingénierie du numérique, maître d’œuvre de systèmes critiques dans les domaines de la défense & sécurité, du spatial et de l’énergie nucléaire. »

En plus des renforcements sur ces marchés Sopra Steria s’attend à ce que l’opération soit relutive sur son bénéfice par action (de 1% la 1ère année et 4% la 2ème) Les complémentarités commerciales et opérationnelles sont estimées à plus de 13 M€ sur une base annuelle avec un effet plein prévu pour 2025. Classé au second rang des ESN en France, le groupe Sopra Steria a réalisé un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros en 2021.