La panne qui a affecté les services d’OVHcloud mercredi matin a duré moins de deux heures mais elle a été massive et mondiale, privant de nombreux clients d’accès à leurs services et rendant temporairement inaccessibles des milliers de sites internet. Plus de 14 000 signalements ont été reportés sur le site DownDetector dès la première demi-heure de la panne, qui a débuté à 9h20 et pris fin peu avant 11h.

Le cofondateur Octave Klaba a été le premier à apporter une explication sur Twitter en évoquant une « erreur humaine durant la reconfiguration du réseau ». Dans un communiqué publié plus tard dans la matinée, le groupe a précisé que l’intervention portait sur un routeur de son centre de données de Vint Hill aux Etats-Unis, visant à renforcer les protections anti DDoS, après des attaques intenses les dernières semaines.

Que s’est-il passé pendant cette opération de maintenance ? Le routeur a été mal configuré après une erreur dans une ligne de commande. Avec ensuite une réaction en chaine entre les routeurs du réseau mondial d’OVHcloud comme le détaille le groupe dans son rapport d’incident :

« Durant la panne, la table de routage Internet complète était annoncée dans l’IGP d’OVHcloud. L’afflux massif d’informations de routage sur l’IGP a conduit certains routeurs à ne pas se comporter de manière stable : Table OSPF étant pleine, cela a entrainé la surcharge de la RAM et du CPU. Et une impossibilité de traiter correctement le trafic IPv4 sur l’ensemble de nos sites ».

C’est la raison pour laquelle les sites avec une adresse IPv4 sont devenus inaccessibles pendant la panne tandis que ceux sous IPv6 continuaient de fonctionner. Les équipes techniques ont pu finalement reprendre le contrôle de la situation en éteignant le routeur défectueux pour l’isoler du réseau.

Pour OVHcloud, cette panne ne pouvait tomber plus mal, à seulement 48 heures de son entrée en bourse. Même si le groupe a été réactif et transparent dans sa résolution, c’est la seconde fois cette année après l’incendie de Strasbourg qu’il fait subir une interruption de service majeure à ses clients. Du travail l’attend encore pour maintenir la confiance.

Dans l’immédiat, la panne ne devrait pas avoir trop d’impact sur le processus d’introduction. Le prix fixé dans le bas de la fourchette à 18,50 euros par action a été jugé suffisamment attractif pour que l’offre soit largement sursouscrite par les investisseurs particuliers. Il fait ressortir une valorisation du groupe à 3,5 milliards d’euros.