David Touitou, fondateur et directeur technique de Network Studio, décrypte les raisons qui ont poussé Oracle à racheter la solution de virtualisation Virtual Iron puis à stopper nette sa commercialisation.

 

Channelnews : Oracle vient d’annoncer successivement le rachat de l’éditeur américain de solution de virtualisation Virtual Iron et l’arrêt du développement et de la commercialisation de son offre au 30 juin. Vous revendez l’offre Virtual Iron en France depuis un an. Cette issue fatale vous surprend-elle ?

 

David Touitou : Non. Les premiers signes avant coureurs sont arrivés dès l’année dernière. Le développement s’est soudainement ralenti, les contributions sur les blogs se sont faites plus rares, des personnes ont quitté l’entreprise… Par ailleurs, nous savions que les revenus étaient loin de couvrir les dépenses engagées.

 

 

Cet arrêt de la commercialisation vous porte-t-il préjudice ?

 

David Touitou : Cela aurait probablement été le cas si nous avions placé du Virtual Iron chez des clients. Mais, nous avons rapidement constaté que le marché français n’était pas prêt à adopter un nouvel hyperviseur, qui plus est totalement inconnu. La réalité, c’est que le marché de la virtualisation est trusté à 90% par VMware. Peu importe qu’il existe des solutions beaucoup moins onéreuses et tout aussi performantes, les clients ne veulent pas entendre parler d’autre chose que de VMware. Même Microsoft et Citrix ont du mal à lutter.

 

 

À votre avis pourquoi avoir racheté Virtual Iron si c’était pour le tuer aussitôt ?

 

David Touitou : Virtual Iron dispose d’une excellente technologie. La société est notamment en avance sur la gestion de l’énergie. Sa plate-forme de management est capable d’éteindre les serveurs lorsque la charge baisse et de les rallumer lorsqu’elle remonte. C’est précisément sur les outils de gestion qu’Oracle est en retard. L’objectif de ce dernier est d’intégrer ces technologies dans son propre hyperviseur Oracle VM, basé comme celui de Virtual Iron sur Xen. Mais Oracle n’est pas intéressé par les clients de Virtual Iron qui sont très différents des siens. Ils n’avaient donc aucun intérêt à garder les ressources commerciales, marketing et support de Virtual Iron.