Oracle et IBM ont décidé de créer une gouvernance à deux d’OpenJDK, se partageant les pouvoirs dans l’implémentation Open Source de Java. Oracle garde toutefois la main-mise sur les décisions techniques.

 

“Un duopole”, “un board de pantins”. A peine esquissée, la gouvernance d’OpenJDK suscite déjà la polémique, alimentée par deux analystes du Forrester, Jeffrey Hammond et Mike Gualtieri qui dans deux posts sur Twitter viennent griffer le nouveau modèle de gouvernement dont la première ébauche a été publiée le 3 février dernier.

 

Pour rappel, OpenJDK représente l’implémentation Open Source de la plate-forme Java, soutenue par Oracle. Le projet a été au coeur de la polémique en 2010, en recevant comme allié de poids IBM qui, pour l’occasion, avait décidé de lâcher la fondation Apache et le projet Harmony, pour se ranger aux côté d’Oracle dans la course Java. A l’époque, le message d’IBM était clair et ne semblait pas faire dans la demi-mesure. Bob Sutor, vice-président Open Systems et Linux au sein de la division Logiciel de Big blue, avait expliqué que l’engagement du groupe ne serait « pas en demi-teinte car nous envisageons de prendre des positions de leadership et, avec les autres membres de la communauté, nous espérons fortement avoir notre mot à dire sur la gestion du projet et quelles orientations techniques il prendra ».

 

Un engagement total qui aujourd’hui ressort dans la proposition de gouvernance d’OpenJDK – et qui semble faire tousser les deux analystes cités précédemment. Selon les principes de gouvernance édictés dans le texte (on parle de ByLaws), OpenJDK sera piloté par Oracle mais étroitement co-piloté par IBM qui obtient du coup le pouvoir de nommer le vice président. Oracle se réserve celui de nommer le président et le “OpenJDK Lead” (celui qui est responsable des orientations techniques, notamment), gardant ainsi officiellement la main sur la technique de la plate-forme Java.

 

Dans les règles qui sont aujourd’hui proposées – et soumises aux commentaires de la communauté -, le board a pour mission de “surveiller la structure, les opérations, le bon fonctionnement global de la communauté. Il fait respecter et entretient ces règles, résout les conflits de procédure et s’assure qu’une structure suffisante soit proposée aux membres de la communauté”.

 

Les règles de gouvernance ont été rédigées par Mark Reinhold, architecte en chef chez Oracle, John Duimovich et Jason Gartner d’IBM, Adam Messinger, vice président du développement du l’offre middleware Fusion chez Oracle, Mike Milinkovitch, patron de la fondation Eclipse et Doug Lea, un membre influent de la communauté Java, qui avait claqué la porte du JCP en octobre 2010. Ils formeront également le premier board comme l’indique Mark Reinhold ce dernier dans son blog.

 

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