Lors du SDN & NFV Summit de Paris, en mars, la solution du californien ONOS s’est distinguée parmi les nombreuses offres reposant sur Open Daylight. L’occasion de faire le point sur l’évolution des logiciels SDN.


Depuis que le SDN, dont l’objectif était de simplifier les réseaux et de faciliter la gestion des applications partagées, a commencé à faire parler de lui, les courants pour favoriser différentes solutions plus ou moins propriétaires ont émergé aux trois niveaux du SDN.

Depuis quatre ans, chaque fabricant a mis en scène ses premières expériences, mais les premiers clients en particulier chez Cisco avec le contrôleur ACI ont souvent refusé de détailler leurs projets. Dans la réalité, les premiers réseaux SDN restaient tous plus ou moins expérimentaux, des « proof of concept » destinés à tester différents logiciels et matériels. Open Daylight, un projet Open Source a été le principal mouvement fédérateur autour du protocole Open Flow, chacun ou presque greffant au-dessus des protocoles souvent « maisons » pour garder les liens avec d’anciens matériels et des applications d’administrations propriétaires.

La solution alternative Vmware, une solution d’Overlay

De son côté, l’éditeur VMware, en rachetant la firme Ncira en 2013, a favorisé une solution alternative, une gestion d’applications dite d’Overlay qui permettait de virtualiser le réseau et les différents serveurs du réseau ce qui crée un ensemble cohérent de passerelles virtuelles. C’est ce système qui est actuellement celui qui convainc le plus. Dell, HP et bien d’autres l’ont mis à leur catalogue. Mais il reste très propriétaire et serait a priori incapable de gérer les très hauts débits, même si les responsables des ventes aux opérateurs de Vmware jurent le contraire. Mais c’est un bon début et VMware aurait déjà gagné plus d’un milliard de dollars avec ce système qui sert de solution intermédiaire en attendant des formules plus puissantes, l’offre de VMware même devant elle-même évoluer.

Onos, une alternative à Open Daylight

Nick Mckeown, un professeur d’ingénierie à Standford, fondateur de Barefoot Software, expliquait lors d’une conférence d’Onos l’intérêt d’un système Open Source pour aller un peu plus loin qu’Open Daylight. « Ce qui a amené la nécessité du SDN (Software defined network) mais aussi du NFV (network function virtualisation) des opérateurs, ce sont les coûts d’exploitation. L’infrastructure des réseaux est devenue trop onéreuse que l’on se place dans un centre de données d’une grande entreprise ou dans un réseau classique d’opérateurs », les deux environnements étant très souvent reliés : « Le problème de fond, du côté opérateurs est que le trafic IP augmente souvent de 50% par an alors que les tarifs des factures des consommateurs n’évoluent presque pas. Pour continuer, les coûts d’exploitation en terme de débits devraient être réduits de 40 à 50 % pour que l’équilibre subsiste. Mais en fait, en pratique, cela ne baisse au mieux que de 20%. Résultat, il faut absolument pour les opérateurs s’ils veulent surnager, changer de modèle ou augmenter les prix de ventes de leurs services en fonction des volumes.

Le SDN est une nécessité économique

Pour rester compétitifs, il n’y pas d’autres solutions que de choisir du matériel plus simple et des logiciels Open Source. Il leur faut sinon aussi réduire les coûts d’exploitation en réduisant la complexité des fonctions, celles des logiciels et l’administration des protocoles utilisés. Sinon la dernière solution, c’est d’augmenter les prix en tentant de se différencier sur les services. C’est ce que fait ATT en proposant des services spéciaux à des clients particuliers, mais le marché est limité. Avec le SDN, la séparation des plans de contrôle de celui des plans de données, on arrive à rêver d’un plan de contrôle totalement Open Source. C’est l’un des objectifs d’Onos « , la firme californienne présente lors de la conférence parisienne.

Pour Onos développé par ON.Lab, l’objectif est celui de la haute disponibilité requise pour répondre aux besoins de ses premiers clients opérateurs, soucieux de ne pas se retrouver encore entre les mains de gros fabricants comme Cisco, Juniper. L’infrastructure des réseaux SDN sera basée sur du hardware simplifié, une infrastructure logicielle Open Source et des applications propriétaires. Comme OpenDaylight, Onos offre un plan de contrôle avec SDN au nord et des API en direction du sud, et une gamme d’applications de gestion, de contrôle et de service. Initialement destinée aux fournisseurs de services, l’objectif de la communauté Onos est désormais d’étendre la plate-forme aux fournisseurs de services de cloud computing, aux entreprises et à tous les déploiements traditionnels. Onos a été officiellement lancé le 5 décembre dernier lorsque ses interfaces ont étés publiées et ses logiciels rendus disponible en téléchargement. Le logiciel été financé et développé par AT & T, NTT Communications, Ciena, Fujitsu, Huawei, Intel et NEC, avec des contributions de Infoblox, ISR, Internet2, CNIT et Create-Net.

Autant dire que l’infrastructure proposée par Cisco avec en particulier son protocole Opflex est sur la selette et suspectée d’être très propriétaire.

Une passerelle vers l’existant

De plus, pour s’intégrer à l’existant, ONOS propose SDN-IP, une application qui permet à un réseau SDN de se connecter à des réseaux externes sur Internet en utilisant le protocole standard BGP (Border Gateway protocol). Extérieurement, dans la perspective du BGP, le réseau SDN apparaît comme un seul système autonome (AS) qui se comporterait comme n’importe quel système traditionnel. Dans l’intérieur du système, l’application SDN-IP fournit le mécanisme d’intégration entre BGP et ONOS. Au niveau du protocole, SDN-IP se comporte comme un émetteur classique (regular speaker) BGP. Enfin, du point de vue Onos, c’est juste une application qui utilise ses services pour installer et mettre à jour l’état des transferts de données approprié dans le plan de données SDN. Cette extension serait le point fort actuel d’ONOS. La firme propose aussi pour les opérateurs une offre de Segment routing et de Nfaas (Network Functions as a Service).

ONOS, finalement bien accueillie par la communauté Open Daylight

Du côté d’Open Daylight, l’approche d’ONOS, connue pour avoir été conçue à l’université de Stanford, était assez attendue. En décembre dernier, Jacques Neela, le directeur exécutif du groupement Open Daylight, n’hésitait pas à déclarer : « Nous sommes impatients de voir ce que les nouvelles technologies et les approches de Stanford ont mis au point dans ONOS et comment elles pourraient être mises à profit. Nous espérons voir la collaboration entre les développeurs apporter de nouvelles approches et de nouvelles recherches dans Open Dayligth afin que nous puissions continuer d’unifier l’industrie autour d’une base de code commune ouverte. Nous sommes également très intéressés à voir Onos construire des mécanismes pour que les gens participent, contribuent et utilisent leur code. »

On finirait par se demander pour quelle raison ONOS s’est créé en marge d’Open Dayligth …Lire la suite sur InformatiqueNews

 

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