A l’heure où le câblo-opérateur livre bataille contre Bouygues pour prendre le contrôle de SFR, la publication des résultats de Numéricable prend tout son poids. Et que constate-t-on ? Tout d’abord un chiffre 

d’affaires en très légère hausse, qui passe de 1,302 milliard d’euros en 2012 à 1,314 milliard en 2013 (+0,9%). Celui-ci est dopé par le BtoC qui progresse de 4,7 % à 865 millions d’euros. En revanche le chiffre d’affaires du BtoB recule de 4,1 % à 310 millions d’euros. Il en va de même du segment Wholesale qui baisse de 8,6 % à 140 millions d’euros.
Le nombre d’abonnés progresse de 5 % pour atteindre 1,709 million (multiple play, TV seule dont analogique et marques blanches). La base d’abonnés multiple play affiche pour sa part une croissance de 7 % à 1,041 million.
Autre bonne nouvelle pour l’opérateur : l’ARPU grimpe de 2,7% à 41,90 euros.

Le dynamisme de Numericable est particulièrement manifeste en matière d’investissements. Ceux-ci sont en effet passés de 286 millions d’euros à 320 millions d’euros en 2012. La progression ne devrait pas s’arrêter là puisque la société annonce une dépense de 370 millions d’euros par an pour la période 2014-2016 (hors reprise éventuelle de SFR).

L’endettement diminue de 2,2% mais reste à un niveau élevé avec 2,573 milliards d’euros. Le ratio d’endettement s’établit ainsi à 4,08 fois l’EBITDA, ce qui le situe toutefois dans la moyenne basse des autres câblo-opérateurs européens.
Tous ces chiffres sont peu ou prou conformes aux attentes des analystes.
En revanche, le bénéfice net plonge de 32,3% à 65 millions d’euros. Un chiffre relativement faible et qui n’était pas attendu par la bourse.

Voilà donc le portrait de la candidate au mariage avec SFR à l’heure ou le concurrent Bouygues améliore son offre et propose désormais 11,3 milliards d’euros à Vivendi, au lieu des 10,5 milliards annoncés précédemment.

Le patron de Numericable, Patrick Drahi, ne reste pas inactif et remet une couche de verni sur sa proposition. Il vient ainsi d’écrire à Arnaud Montebourg – qui privilégie l’offre de Martin Bouygues – pour confirmer ses engagements (la lettre est consultable sur le site du Parisien). Il promet ainsi d’inscrire ses engagements en matière d’emploi dans les licences SFR comme l’avait exigé Fleur Pellerin.
Autres promesses : des prix inchangés pour les abonnés SFR 4G et la mise en place des moyens nécessaires à la réalisation du plan France Très Haut débit.
Quoi qu’il en soit, le dernier mot reviendra à Vivendi qui doit se prononcer ce vendredi.