Numericable va pouvoir racheter SFR. Ainsi en a décidé l’Autorité de la concurrence. Le câblo-opérateur contrôlé par Patrck Drahi s’est toutefois vu imposer un certain nombre de conditions  » afin de préserver l’équilibre entre opérateurs « .

Il devra notamment mettre son réseau de fibre optique à la disposition de fournisseurs d’accès sous marque blanche. Il sera également dans l’obligation de le proposer à ses concurrents directs en attendant que ceux-ci déploient leur propre réseau de fibre optique.

Numericable s’est par ailleurs engagé à se séparer du réseau cuivre de sa filiale Completel. Il s’agit d’éviter le création d’un duopole ne laissant plus aux entreprises que le choix entre SFR-Numericable et Orange dans le fixe.

De même, Altice devra se défaire de l’activité mobile de sa filiale Outremer Telecom dans l’Océan indien afin d’éviter que le nouvel ensemble ne représente, avec une part de marché de 90% à Mayotte et de 66% à La Réunion,   » un levier congloméral  » en mesure d’imposer des prix trop élevés au consommateur.

En outre, le nouvel ensemble devra respecter les engagements pris par SFR en matière de déploiement du haut débit. L’opérateur avait à cet effet signé des accords de co-déploiement avec Bouygues et Orange. Accords qu’il s’engage à honorer dans les délias prescrits.
L’Autorité craignait en effet que Numericable ne se contente de basculer les abonnés de SFR sur son propre réseau, sous-utilisé, et ne gèle le déploiement de la fibre en zone câblée.

Dernière condition imposée – et non des moindres – l’influence de Vivendi, qui détient 20% du nouvel ensemble, devra être réduite au maximum.
Il s’agit notamment d’éviter que les responsables de Vivendi – propriétaire de Canal+ – n’aient accès aux conditions d’accès au réseau Numericable des autres chaînes de télévision payantes. Les représentants de Vivendi au conseil d’administration de Numericable devront notamment quitter la salle lorsque ces questions seront abordées.
Voilà qui va à l’encontre des intentions du géant des médias.

Lors de l’annonce faite au mois de juin par Jean-René Fourtou de la cession, ce dernier avait insisté sur le  » sens industriel  » qu’il y avait à conserver une participation de 20% dans le nouvel ensemble.
Les conditions imposées par l’Autorité pourraient inciter le nouvel homme fort du groupe, Vincent Bolloré, à se délester de cette participation dorénavant plus encombrante qu’autre chose.