Le 15 avril prochain Patrick Drahi sera désormais seul maître à bord de SFR. Vivendi a en effet accepté de céder sa participation de 20% dans l’opérateur pour 3,9 milliards d’euros à la holding de l’homme d’affaires.

 » Après examen par le directoire, le conseil de surveillance a étudié ce jour l’offre de Numericable-SFR et d’Altice concernant la participation de 20 % de Vivendi dans l’opérateur de télécommunications. Il a décidé d’y donner une suite favorable « , indique un communiqué du groupe daté du 27 février.
 » Cette offre permet de solder le désinvestissement de SFR dans des conditions financières qui font ressortir, pour ces actions, une prime de 20 % par rapport au cours de clôture de Numericable-SFR du 27 novembre « , précise encore le document.

Au total, le groupe dirigé par Vincent Bolloré aura reçu 17 milliards d’euros, montant qui correspond aux perspectives de valorisation annoncées en avril dernier.

Lors de l’annonce faite au mois de juin de la cession de SFR par Jean-René Fourtou, alors président du conseil de surveillance de Vivendi, celui-ci avait insisté sur le  » sens industriel «  qu’il y avait à conserver une participation de 20% dans le nouvel ensemble. Vivendi avait toutefois annoncé qu’il se gardait   » la possibilité  de la céder librement après une période d’incessibilité d’un an « .
Le 19 février dernier Numericable-SFR et Altice lui avaient fait une offre d’acquisition pour un prix de 40 euros l’action, soit 3,9 milliards d’euros.

Le gain de Vivendi pourrait toutefois être revu à la baisse. Lors du rachat de SFR à Vodafone en 2011, le groupe avait fusionné l’opérateur avec sa filiale Vivendi Telecom International (VTI), alors dans le rouge. Le fisc estime que cette opération visait à imputer les pertes de VTI sur les bénéfices de l’opérateur afin de réduire l’impôt dû par le nouvel ensemble. Il souhaite imposer séparément SFR et réclame le paiement d’un impôt de 711 millions d’euros, assorti d’intérêts de retard et de majorations pour 663 millions d’euros, soit un montant total de 1,374 milliard d’euros.

Vivendi, qui conteste cette interprétation, s’est engagé à restituer à SFR, le cas échéant les impôts et cotisations qui viendraient à être mis à la charge de l’opérateur au titre de l’exercice 2011 et que ce dernier aurait à l’époque déjà acquittés à Vivendi, dans la limite d’une somme totale de 711 millions d’euros.