Natixis a annoncé en CCE vouloir délocaliser une grande partie de son informatique au Portugal. Concrètement, la banque mutualiste issue de la fusion des groupes Caisse d’épargne et Banque populaire, souhaite remplacer 600 prestataires externes en France par des équipes internes implantées dans une nouvelle entité à Porto. Par ailleurs, 150 postes supplémentaires de prestataires externes seraient supprimés. En revanche 150 emplois seraient créés au sein de la DSI France d’ici 2019.
Natixix espère réduire ainsi les coûts de son département informatique de 4% par an, soit environ 27 millions d’euros. La banque avance encore comme arguments « l’optimisation des coûts, la concentration des activités sur le cœur de métier et l’accroissement de la flexibilité organisationnelle afin d’augmenter la performance et la compétitivité internationale de la banque du groupe BPCE » Le groupe est en effet présent dans 68 pays.
La grande majorité des emplois supprimés dans l’Hexagone concernent des équipes support. Le transfert d’une grande partie des compétences au Portugal se matérialiserait notamment par l’abandon du français pour l’anglais.
L’ensemble des organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGT, SNB, Unsa) et le comité central d’entreprise de Natixis dénoncent dans un communiqué « une attitude irresponsable de la banque en termes de solidarité nationale mais également de responsabilité sociale ». « Les organisations syndicales et le CCE s’étonnent qu’elle aille jusqu’à se détourner même de son ADN de banque mutualiste à fort ancrage local », indiquent encore les auteurs du document qui estiment par ailleurs que les raisons économiques invoquées restent à démontrer.
« Il semble invraisemblable que Natixis, sauvée de la faillite par l’Etat et donc par les contribuables français (7,8 milliards d’euros en 2009), ne daigne pas considérer son propre pays dans sa politique d’optimisation des coûts ! Au-delà d’un manquement à la solidarité nationale, il y a là un mode de gouvernance plus que dénonçable et critiquable. Rappelons par ailleurs que Natixis a bénéficié de 7,9 millions d’euros en 2015 au titre du CICE (crédit d’impôt et compétitivité emploi) », conclut le communiqué.
Les syndicats et le CCE ont mandaté un cabinet d’experts afin d’analyser le plan de la direction. Il doit rendre ses conclusions le 26 septembre.