C’est plutôt le contraire qui se produit. Munich, qui avait cédé aux sirènes du logiciel libre en 2004, va repasser au tout Windows. Coût de l’opération : 49,3 millions d’euros. Le bruit en courait en fait depuis 2014, le projet LiMux (Linux fur München), basé sur les solutions Ubuntu et LibreOffice, posait des problèmes aux utilisateurs, certains d’entre eux se plaignant notamment d’erreurs systèmes. Des problèmes de compatibilté et d’échanges de données avec certaines agences gouvernementales étaient aussi évoquées. Une étude sur l’évolution du parc informatique municipal avait alors été commandée par l’adjoint au maire, Josef Schmid (CSU).  Il s’agit là des raisons officielles. Mais il semble que des raisons politiques aient aussi joué. En effet, une partie de la nouvelle coalition politique, rassemblant la CSU (droite) et le SPD (gauche), arrivée au pouvoir était opposée au projet. Par ailleurs, il se disait en 2014 que l’éditeur envisageait de déménager son siège allemand dans la ville bavaroise. Ce qui fut fait deux ans plus tard. De là à dire que les deux sont liés il y a un pas que nous ne franchirons pas.

Cela dit, le passage vers Linux n’a pas été total. En effet, 10.700 des 30.000 utilisateurs utilisent toujours Windows XP ou Windows 7, a indiqué à The Register, la conseillère municipale SPD, Anne Hübner. Cette dernière s’appuie par ailleurs sur un vote du comité administratif du personnel favorable pour justifier le changement. « Je pense, qu’au fil du temps, cette décision rendra plus facile et moins cher l’achat sur le marché de logiciels destinés au secteur public si tout est conçu uniquement pour Windows », a par ailleurs expliqué l’élue à nos confrères. Elle a ajouté que l’objectif était de disposer d’un client opéré depuis le cloud. « Pour une ville importante comme Munich cela prendra du temps », a-t-elle reconnu.

Pour le conseiller municipal des Verts, Florian Roth, il s’agit au contraire d’une erreur monumentale comportant des risques en matière de sécurité. Pour Peter Ganten, CEO de l’éditeur Univention et membre de l’Open Source Business Alliance, Munich va pour ce projet « dépenser des dizaines d’années-homme et des millions d’euros » alors que les systèmes d’exploitation deviennent « moins importants et que les autres organisations dépensent judicieusement leur argent pour des applications à plateforme neutre ».