AWS lance Amazon DocumentDB, un service de base de données documentaires compatible avec MongoDB. « Les développeurs peuvent utiliser les mêmes code d’application, pilotes et outils de MongoDB comme ils le font aujourd’hui, pour exécuter, gérer et mettre à l’échelle des charges de travail sur Amazon DocumentDB et bénéficier de performances, d’une évolutivité et d’une disponibilité améliorées sans se soucier de la gestion de l’infrastructure sous-jacente », affirme dans un communiqué la firme de Seattle. Les clients peuvent migrer leurs bases de données sur site ou sur Amazon Elastic Compute Cloud (EC2) vers Amazon DocumentDB à l’aide du service DMS (AWS Database Migration Service). Aucun investissement initial n’est requis, les clients étant facturés à l’utilisation.

Bien que la base de données NoSQL d’AWS s’appuie sur une ancienne version des API de MongoDB, son lancement a provoqué la chute du titre de la société new yorkaise. John Schulz, consultant principal chez Pythian, une société de conseil canadienne spécialisée dans les bases de données, estime cette chute injustifiée. Selon lui, la SSPL (Server Side Public Licence), qui remplace l’ancienne licence logicielle AGPL est plus restrictive quant à la manière dont les fournisseurs de services cloud peuvent intégrer la technologie ouverte de MongoDB à leurs services de base de données hébergés. Elle exige notamment que les entreprises qui offrent MongoDB (ou tout logiciel soumis à la SSPL) comme un service, doivent en retour ouvrir leur code source à la communauté. « SSPL est une licence qu’aucun fournisseur de cloud computing n’accepte volontiers », a expliqué le consultant à CRN. Il a rappelé que Microsoft propose de son côté Azure Cosmos DB, une base de données également compatible avec MongoDB. « Davantage de variations sur le thème sont bonnes pour la communauté et aident tous les acteurs à produire un meilleur produit », a-t-il ajouté

Ce n’est pas très différent de ce qui se passe dans la communauté MySQL avec MySQL, MariaDB et AWS Aurora ; ou au sein de la communauté Cassandra avec Apache Cassandra, DSE, Scylla, Cosmos DB et YugaByte, qui prennent tous en charge l’API Apache Cassandra.

Amazon essaie simplement de proposer une base de données de documents plus riche en fonctionnalités, a encore indiqué John Schulz., ajoutant qu’AWS utilisait soigneusement des termes tels que « émulé » pour que les clients comprennent qu’ils n’utilisent aucun code MongoDB ultérieur à la version 3.6.

De son côté, Joe Dickman, patron de Vizuri, un partenaire de MongoDB, a expliqué à nos confrères qu’Amazon souhaitait élargir son portefeuille client en permettant aux organisations de ne pas avoir à rechercher des services de cloud computing chez des concurrents. « Mais jusqu’à ce que la technologie puisse être testée à grande échelle auprès d’un grand client, les entreprises continueront à utiliser MongoDB », a-t-il précisé.