Dans une note de blog, Pierre François, CEO de Vascoo et bon connaisseur de l’écosystème Microsoft, estime qu’un démantèlement du groupe n’est plus une hypothèse tout à fait improbable.

Rien ne va plus mais tout va plutôt bien pour Microsoft, simplement rien ne va plus parce que maintenant les jeux sont faits. La composition du conseil d’administration, la stratégie de l’entreprise et sa gouvernance viennent d’être modifiés. Il ne reste plus à connaitre que le nom du successeur de Steve Ballmer. Dès qu’il sera divulgué l’avenir sera tracé.

Si l’on analyse les hypothèses et leurs conséquences pour les clients et les partenaires de Microsoft, on peut considérer 5 axes :

–          « One Microsoft » ou « Several Microsofts » ?
–          Pourquoi une telle rafale de hausse de prix ?
–          Avenir de Windows phone et de la stratégie devices ?
–          Maintien de l’indirect ou croissance du direct ?
–          La stratégie Devices and Services est-elle pérenne ?

Seule la première question va être traitée dans cette note, les 3 autres le seront dans des notes ultérieures.

« One Microsoft » ou « Several Microsoft(s) » ?

Steve Ballmer s’est refusé de façon constante à envisager la scission de Microsoft en plusieurs entités. Cette scission est par contre réclamée depuis plusieurs années par des administrateurs qui y voient un moyen rapide d’augmenter la valeur de l’entreprise et de faire une plus-value importante. La valeur de la somme des parties serait très supérieure à celle du tout.

La nomination de Mason Morfit, président de ValueAct et actionnaire à 0,8% (ce qui fait quand même un ticket de $2,2Mds acheté juste après la chute des cours à la suite de l’annonce des résultats !) change l’équilibre.

Sur les 10 membres du conseil il y a maintenant :

–          2 historiques, Bill Gates et Steve Ballmer qui détiennent à eux deux 9,43% du capital
–          4 industriels dont 2 du secteur de l’informatique
–          4 financiers

La majorité étant à 5 ou 6 voix (voix double en cas d’égalité pour le président qui peut donc valider une décision à 5 voix), les industriels vont donc jouer les arbitres pour ou contre le démantèlement. Si la scission est retenue, le prochain dirigeant viendra très certainement de l’extérieur.

Les deux favoris dans ce cas semblent être Alan Mullaly actuel patron de Ford (qui est intervenu au titre de conseil dans la récente réorganisation) et Mike Lawry dirigeant de CSC (et ancien de ValueAct…).

Si l’entreprise reste « One Microsoft » Stephen Elop est toujours dans la course.

Cette décision a relativement peu d’impact sur les clients. Elle risque d’en avoir un peu plus sur les partenaires. Un démantèlement donnera plus d’agilité à Microsoft et plus de liberté en lui permettant des alliances aujourd’hui difficiles. Il poussera peut-être aussi à renforcer l’activité directe au détriment de l’indirect mais ce n’est pas certain. Des partenaires vont y gagner, parfois beaucoup, d’autre vont y perdre. Il faudra se trouver au bon endroit au bon moment.

Elle va par contre avoir un impact considérable sur l’avenir de Microsoft et sur sa stratégie à long terme. Ces sujets seront traités dans de prochaines notes de blog.

Par Pierre François, CEO Vascoo

Cet article est issu d’une note publiée initialement sur le blog Vascoo, un spécialiste du développement des compétences IT