Alors que tout le monde, ou presque, s’accorde pour attribuer la première place sur le marché du cloud à Amazon, Allan Krans du cabinet TBR, voit les choses autrement. « C’est une erreur que l’on fait facilement à cause de tout le battage médiatique qui fait croire qu’Amazon est de loin le leader du marché du cloud computing. Si nous continuons à juger le leadership du cloud à travers la définition restrictive du cloud public IaaS, alors AWS n’a pas trop de souci à se faire pour l’avenir. Il porte et continue de dominer ce domaine de manière très habile », explique l’analyste principal du cabinet américain. « Cependant le marché du cloud est actuellement bien plus large que le cloud public IaaS, et AWS n’est pas ou peu présent dans des secteurs tels que le SaaS, le cloud privé hébergé, le cloud privé sur site et les services professionnels cloud, qui offrent de belles opportunités au marché. »

Selon lui, si l’on prend en compte tous ces secteurs, c’est Salesforce qui a dominé le marché du cloud jusqu’en 2015, année où Microsoft s’est hissé à la première place. Une première place que la firme de Redmond devrait conserver encore en 2017 grâce en grande partie à Office 365,  plus gros contributeur à son chiffre d’affaires cloud. S’attendant à voir son analyse critiquée, Allan Krans prend les devants. « Si d’autres analystes et fournisseurs prétendent qu’inclure Office 365 est une comparaison injuste, je rappelle qu’il s’agit d’un service délivré par le cloud et une source majeure de revenus et d’opportunités dont Microsoft tire tous les avantages. Cela permet également à Microsoft d’entrer dans de nouveaux segments tels que le CRM et l’ERP dans le cloud à travers un produit comme Dynamics 365 qui intègre Office, CRM et ERP dans un seul package cloud. »

Dans sa note, l’analyste ne s’intéresse pas à Google et IBM, pourtant deux acteurs importants du cloud, pour se concentrer ensuite sur la lutte qui oppose Oracle à Salesforce. A chaque occasion qui lui est offerte, Larry Ellison, se plait à affirmer que l’entreprise qu’il a fondée et dont il est désormais le directeur technique sera la première à franchir la barre des 10 milliards de dollars dans le PaaS et le SaaS. Selon Allan Krans, la messe est loin d’être dite. Même avec l’apport de NetSuite, l’éditeur californien ne devrait générer l’an prochain que 4,5 milliards de dollars dans le PaaS et le SaaS, contre 9,94 milliards de dollars pour son adversaire. Celui-ci franchirait le premier la barre symbolique en 2018 avec 11,6 milliards de dollars de revenus, Oracle devant se contenter d’un chiffre d’affaires PaaS et SaaS, toujours en incluant NetSuite.

« Finalement, l’important pour Oracle n’est pas d’être le premier à atteindre les 10 milliards de dollars mais de démontrer à ses clients qu’il est sérieusement engagé dans le marché du cloud », affirme l’analyste de TBR. Un marché que Larry Ellison avait voici quelques années qualifié d’ « idiotie ».

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