Microsoft mise sur l’IA pour ébranler la domination de Google dans le domaine des moteurs de recherche. Selon des sources de The Information et Bloomberg, l’entreprise se prépare à lancer une nouvelle version de son moteur de recherche Bing qui intégrerait ChatGPT, l’agent conversationnel conçu par OpenAI. Ce dernier permettrait d’apporter une réponse directe en langage naturelle aux requêtes des internautes, en complément des listes de liens fournies par le moteur de recherche. Cette version améliorée de Bing pourrait être lancée dès le mois de mars.

Microsoft est bien placé pour se lancer dans un tel projet après avoir investi 1 milliard de dollars dans OpenAI dès 2019. Cette position de gros investisseur lui permet d’exécuter ChatGPT sur son infrastructure Azure et d’avoir un accès anticipé à GPT-4, la prochaine itération du modèle de langage d’OpenAI attendue en 2023. Il peut aussi se permettre de prendre des risques sur un marché où il est numéro deux mondial avec une part de marché qui a grimpé à près de 9% selon Statista mais totalement dominé par Google avec près de 85%.

A l’opposé, Google peut plus difficilement faire évoluer un modèle de liens de recherche qui est sa poule aux œufs d’or même s’il est bien conscient du potentiel disruptif des technologies de chatbot dans le domaine. A tel point, comme l’a rapporté en décembre dernier le New York Times, que la direction de Google a activé un « code rouge » pour mobiliser des équipes sur les projets qui pourraient servir de contre-mesure face à cette potentielle offensive.

Microsoft prend toutefois un risque en intégrant une technologie qui, même si elle bluffe souvent les utilisateurs par l’apparente qualité des réponses apportées, n’est pas exempt d’erreurs et de problèmes précisions. GPT-3.5, la version actuelle du modèle de langage d’OpenAI, souffre aussi d’une limite inhérente à sa base de données qui n’a été mise à jour que jusqu’en 2021 et n’est donc pas adaptée à des questions sur l’actualité immédiate. Mais le géant de Redmont prendrait un risque tout aussi grand en laissant d’autres occuper le terrain avant lui, alors que des services de recherche comme You.com ou Perplexity.ai expérimentent déjà la technologie.