L’été dernier, Alcatel-Lucent signait avec HP un contrat pour l’externalisation de l’entité Alcanet qui gère les infrastructures informatiques de l’équipementier. Un projet mal ficelé pour les syndicats.

En signant un contrat d’externalisation des infrastructures informatiques (Alcanet) – et de leurs salariés – chez HP, les responsables d’Alcatel-Lucent auraient-ils accepté un marché de dupes ? C’est ce qu’on est tenté de croire après avoir consulté le blog de délégation syndicale CFE-CGC de l’équipementier.

« Malgré la loi du silence et la chape de plomb qui règnent sur le contenu et l’exécution de ce contrat, des  informations inquiétantes, certes partielles mais concordantes, nous remontent en effet du terrain », peut-on y lire. Les syndicats évoquent notamment l’explosion des coûts des prestations non standard. Ainsi, les serveurs seraient facturés 30 à 40% plus chers, le prix des prestations (homme/jour) serait doublé et certains projets verraient leur coût multiplié par 2, voire par 3.

Par ailleurs, de nombreux salariés se plaindraient de la dégradation de la qualité de service et de l’accroissement très significatif des délais pour la résolution des incidents. Plus grave, les équipes techniques auraient reçu comme consigne de suspendre dès que possible les compteurs SLA sous n’importe quel motif et d’attribuer la responsabilité des retards aux clients.

Si l’on en croit les responsables CFE-CGC a situation ne serait guère plus brillante pour les 200 salariés français externalisés. Certains d’entre eux auraient ainsi été conviés à des réunions d’intégration où on leur aurait fait comprendre que la mobilité géographique sera de règle une fois passée la période de protection contractuelle de 18 mois. Des pratiques qui, selon le syndicat, n’auraient « pas d’autre objet que de pousser les salariés à la démission, dans l’hypothèse  probable de la délocalisation de la majeure partie des activités d’Alcanet dans les pays à bas coût, où HP est implanté ». Les élus rappellent à cet égard que 90% des activités d’Alcanet peuvent être pilotées à distance.

Pour l’heure, nous n’avons pas réussi à contacter ces derniers.