Les démissions et les départs négociés sont en forte recrudescence chez BT Services France. Au-delà du gel des salaires, les syndicats dénoncent l’absence de considération des salariés et leur perte d’autonomie.

 


Officiellement, BT Services France n’a pas été affecté par les 5.000 suppressions d’emplois annoncées par l’opérateur au niveau mondial au sein de sa filiale services. En pratique, son effectif a reculé de 17,4% depuis le 1er avril 2009, selon le dernier pointage des organisations syndicales, passant de 2300 à 1900 personnes. Et ce malgré le recrutement d’une cinquantaine de personnes au cours de l’année 2009. Une hémorragie principalement alimentée par les démissions et les licenciements négociés ou non.

Pour la CFE CGC, ces défections s’expliquent principalement par le gel des salaires, l’absence de considération des salariés et la lourdeur administrative qui règnent dans l’entreprise. Concernant les salaires, le ressentiment est aggravé par la forte disparité des rémunérations existant entre les salariés issus de CS et BTIC d’une part et ceux issus des dernières acquisitions (notamment Cybernetworks) et le blocage de la négociation annuelle obligatoire (NAO).

Quant au manque de considération des salariés, il s’illustre, toujours selon la CFE CGC, de différentes façons : décalage unilatéral de la paie, réduction de la part variable des salaires (via la fixation rétroactive d’objectifs inatteignables), harmonisation au plus bas des frais de déplacements, gestion par le stress, faible volonté d’aboutir dans la renégociation des accords d’entreprises, notamment sur le temps de travail.

Enfin, sur le problème de la lourdeur administrative, la CFE CGC dénonce des décisions prises « loin des réalités du terrain, sans tenir compte des lois françaises et des accords d’entreprise et sans écouter les salariés ni les managers ». Le groupe vient ainsi d’imposer un nouveau système de gestion intégré (entièrement en anglais) qui s’avèrerait inadapté au métier de BT Services (suivi financier des projets, imputation du temps passé, des frais…).

Ces difficultés ont un impact sur la motivation des salariés mais également sur le business, soulignent les délégués CFE CGC, qui déplorent la longueur des temps de réponse à toute demande, quelle que soit son importance. Une situation à laquelle ont du mal à s’accoutumer les collaborateurs, notamment ceux  issus des rachats de Net2S et Cyber Networks qui bénéficiaient de décisions rapides, d’une certaine autonomie et de rémunérations incitatives.

Pour parachever le tableau, la CFE CGC s’inquiète pour l’avenir des équipes en régions, affectées par la politique du groupe de se recentrer sur ses grands clients. BT Services France compte en effet environ 250 personnes à Lyon, 120 à Aix-en-Provence et 80 à Toulouse. Si la pérennité du site de Lyon, qui abrite un centre de production, ne devrait pas être remise en question, en revanche celle de Toulouse et d’Aix semble moins assurée. En témoigne la cession en septembre dernier de TSI, sa filiale spécialisée dans la migration de donnée, à Sodifrance : une bonne part des 68 salariés était rattachée au site d’Aix.