La société de consulting publie la septième édition de son rapport sur les tendances et relatives au secteur des  technologies, des médias et des télécomunications.

 

 
Deloitte publie chaque année une étude sur sa vision des grandes tendances et des opportunités qui en découlent pour le secteur des technologies de l’information. Nous reprenons ici in extenso la synthèse de Deloitte .

 

1. La protection et la sauvegarde du patrimoine numérique devient de plus en plus critique

Depuis le lancement du premier PC, le volume et surtout la valeur des données stockées dans les ordinateurs et autres matériels ont connu une croissance exponentielle. En cas de perte, s’ajoutent au coût de remplacement le prix donné au temps perdu, au dérangement, ou à la perte de crédibilité. On pourra ainsi en 2008 prévoir de dépenser plus en protection anti-virus, en sauvegarde en ligne et en assurance sur la durée de vie de son équipement qu’on ne l’aura fait lors de l’achat initial, ce qui présente une belle opportunité de redéploiement pour les fabricants de matériel dont les prix et les marges s’érodent.

 

2. L’envol du droit à la vie privée

En 2008, la résistance au développement de la collecte par les sites Internet d’informations personnelles sur le comportement des consommateurs en ligne pourrait se durcir, ne opportunité pour les sites de se différencier par leur façon de gérer la confidentialité. Mais trouver le bon équilibre ne sera pas chose facile. « L’apprentissage et le libre choix du niveau de confidentialité laissé aux internautes sont des éléments clés, sachant que l’abandon d’un peu de vie privée et d’anonymat permet des coûts plus bas, voire la gratuité de services en ligne.», commente Etienne Jacquemin, associé Deloitte en charge des TMT.

 

3. De l’anonymat à l’identification

L’anonymat est fréquemment vu comme l’un des atouts du Web, comme une extension du droit à la parole. Mais devant certains abus et délits, (fraude, prédateurs en ligne), 2008 pourrait voir la montée des exigences des instances régulatrices, des internautes ou des négociateurs boursiers en ligne pour que les utilisateurs s’identifient. Cette évolution, initialement perçue comme une atteinte à la liberté par certains pourrait, in fine, être bonne pour le commerce et les utilisateurs en renforçant la confiance des internautes dans le commerce électronique, les enchères en ligne, les sites Internet de chat et autres sites Web transactionnels, et ainsi pérenniser la croissance.

 

4. Une fracture numérique s’accentue pour les utilisateurs de technologies

La fracture numérique est communément comprise comme celle qui sépare ceux qui ont accès aux ordinateurs, téléphones portables et au haut débit et ceux qui ne l’ont pas.  Il s’agit ici de celle qui, du fait de l’obsolescence technique ou de la multiplicité des standards, rend les données que l’on possède inaccessibles ou inexploitables.  « La tension entre concepteurs et fabricants qui développent des systèmes propriétaires et les consommateurs ou entreprises voulant des systèmes fiables et communicants va s’accroître en 2008 » indique Etienne Jacquemin.  Une opportunité pour les sociétés spécialisées en conservation et conversion de données, qui s’intéresseront également au marché des consommateurs, si l’on se fie aux projections qui donnent à horizon 2010 un volume de données personnelles de l’ordre du terabyte pour un utilisateur moyen.

 

5. Valoriser la virtualisation des données

La virtualisation a été célébrée en 2007 comme une technologie combinant maîtrise des coûts, amélioration de la sécurité, gestion plus efficace des ressources, optimisation des plans de secours et réduction de la consommation énergétique. Si 2007 a été l’année de la course au déploiement de la virtualisation, 2008 peut être celle au cours de laquelle les entreprises feront preuve d’une plus grande prudence, en s’interrogeant, avec une vision à long terme, sur la sécurité intrinsèque de leurs logiciels, le coût réel et particulièrement celui des licences, et les changements dans l’organisation du travail en résultant.

 

6. Gérer les compétences lorsque l’héritage du passé devient l’avenir

Il y a à peine 10 ans, tout le monde s’accordait à penser que l’ordinateur central était condamné à disparaître, rendu obsolète par la popularité croissante du système client-serveur et de l’informatique distribuée. Or, ces dernières années, les ordinateurs centraux sont de nouveaux en plein essor, crédités pour leur moindre consommation d’énergie et leur robustesse technique inégalées. Cette tendance semble devoir se confirmer en 2008, avec quelque 70% des données professionnelles devant être traitées sur ordinateurs centraux. Mais si la longévité des ordinateurs centraux est avérée, il n’en va pas de même pour les spécialistes en maintenance et en développement d’applications sur ces équipements qui se font de plus en plus rares.

 

7. L’XBRL (eXtensible Business Reporting Language) prend de la taille XL

Adopté au niveau européen, XBRL (eXtensible Business Reporting Language) est en passe de devenir en 2008 un standard mondial pour l’étiquetage des données financières publiées par les entreprises, compte tenu du nombre croissant des grandes économies mondiales le rendant obligatoire. Grâce à la standardisation et l’automatisation de l’accès aux données financières qu’XBRL permet, administrations, entreprises et investisseurs voient en effet leurs contrôles, analyses et comparaisons grandement facilités et fiabilisés, ce qui les amènera par ailleurs à repenser leurs méthodes de travail

 

8. Du cancre au héros vert : La renaissance des nanotechnologies

La perception par le public des nanotechnologies est devenue récemment très mitigée. Certains y voient la base de la future révolution industrielle. D’autres en craignent les éventuels effets très négatifs, en particulier sur l’environnement et la santé, par la diffusion non contrôlée des nanoparticules. En fait, il apparaît de plus en plus qu’elles peuvent être la base de procédés très bénéfiques à l’environnement, comme les décontaminations ou des substituts à des produits polluants.

 

9. 2008, l’année où les lampes à diode électroluminescente (LED) s’imposeront

Après 130 ans, les ampoules classiques à incandescence vivent-elles leurs dernières années ?  En 2008, vont-elles être supplantées par la lampe à LED blanche, rouge ou verte ? Le bilan énergétique est sans appel avec un ratio lumière diffusée/énergie consommée de 2,6% pour une ampoule classique, contre 10, voire bientôt plus de 20% pour les LED. Si le coût de fabrication des LED est encore élevé, s’agissant d’une technologie de semi-conducteurs, il devrait bénéficier de la loi de Moore selon laquelle les coûts diminuent de moitié tous les 18 mois. Or l’éclairage représente jusqu’à 25% de la facture énergétique d’un foyer. Si on y ajoute un procédé de fabrication beaucoup moins polluant, on pourrait comprendre que le développement des LED soit encouragé, voire subventionné, par les gouvernements

 

10. Défis et opportunités de la pénurie d’eau

En 2008, on estime à plus d’un milliard le nombre d’individus privés d’accès à l’eau potable. Le déséquilibre entre offre et demande du liquide le plus essentiel au monde devrait encore s’aggraver. Ceci constitue un défi mais présente aussi des opportunités considérables au secteur technologique qui pourrait, par le développement de procédés et techniques optimisant l’offre d’eau, réduisant sa consommation ainsi que sa déperdition, ajouter à la logique économique une profonde dimension sociale.

 

Source : Deloitte France