Une étude du cabinet IDC laisse entendre que l’ERP souffrirait de la crise. La situation risque de se détériorer lorsque les responsables informatiques feront pour ces solutions aussi le choix de l’open source.

 

Une étude d’IDC, se basant sur le témoignage de 500 décideurs IT européens, laisse entendre que de nombreuses entreprises, notamment celles de plus de 2.500 postes, va réduire leur budget consacré à l’ERP. C’est du moins ce qu’affirment 21 % des personnes interrogées. La France serait un des marchés les plus touchés.

 

L’ERP se porterait donc mal ? Les résultats du troisième trimestre de l’exercice de Lawson, semblent conforter cette thèse. Avec un chiffre d’affaires de 173,8 millions de dollars, la baisse est de 18%. Les ventes de licences ont ainsi décliné de 22% et les services associés de 34%. Pour le quatrième trimestre, l’éditeur prévoit des chiffres sensiblement identiques. Il est vrai que selon un intégrateur, « ils vivent de plus en plus sur la maintenance », leur produit Moovex n’évoluant plus.

 

Sage – qui n’a jamais autant communiqué que depuis le début de l’année – veut de son côté nous assurer de sa bonne santé. Les résultats de 2008 étaient excellents. Mais se clôturaient fin septembre. On attend donc avec impatience, ceux du premier trimestre de l’exercice en cours. « Les situations de crise sont souvent l’occasion d’un retour aux fondamentaux pour la gestion financière des entreprises, la limitation des coûts et l’optimisation du cash flow devenant alors des préoccupations majeures », déclarait Christophe Letellier, directeur général de la Division Moyennes et Grandes Entreprises de l’éditeur dans une interview publié par les Echos au mois de janvier dernier.

 

Un marché qui se développe

 

Ce n’est sans doute pas faux. Toutefois ce même souci d’économie pourrait pousser de plus en plus d’entreprises à lorgner vers l’open source. « C’est un marché qui va se développer assez rapidement, particulièrement sur le marché des PME. Il y a des solutions Open ERP comme Compiere qui apparaissent et qui vont attaquer frontalement des produits comme SAP ou Sage. Il faut cependant qu’il y ait déjà une infrastructure open source dans l’entreprise », estime de son côté Philippe Montargès, d’Alter Way, qui prévoit un marché mature « d’ici 2 à 3 ans ».


Il est vrai aussi que de plus en plus de clients ayant des ERP sous licence renâclent devant le coût des maintenances. On le voit avec la fronde des clients français de SAP. Alors malade l’ERP ? En sursis peut-être.