Les introductions en bourse peuvent réserver bien des surprises, surtout lorsqu’elles sont orchestrées sur le « Nasdaq » chinois. Lenovo l’a montré une nouvelle fois en retirant le 10 octobre sa demande d’introduction à la bourse de Shangai, une semaine seulement après son acceptation par la place financière. Le premier fabricant de PC au monde a expliqué cette volte-face par « la possibilité que la validité des informations financières contenues dans son prospectus ne soit plus valable ».

Lenovo avait lancé en janvier son projet d’introduction sur le marché des valeurs technologiques de Shanghai (SSE STAR). Son plan initial était d’émettre des certificats représentatifs chinois (CDR), ne totalisant pas plus de dix pour cent des actions existantes. L’entreprise espérait ainsi lever jusqu’à 10 milliards de yuans (1,3Mds €) pour améliorer sa trésorerie et renforcer sa R&D et sa stratégie sa croissance externe. « Le retrait de la demande ne devrait pas avoir d’impact négatif sur la situation financière du groupe », a déclaré Lenovo. Ce qui n’a pas empêché son titre de plonger de 13,39% à la bourse de Hong Kong.

Même si le marché STAR a été créé en 2019 pour rendre les procédures d’introduction plus rapides et plus simples, le contrôle des autorités semble particulièrement strict dans la période actuelle. Selon l’agence Reuters, 57 demandes d’introduction ont été suspendues le 30 septembre pour manque d’informations financières actualisées. Le 11 octobre, l’IPO à 10 milliards de dollars du géant de l’agrochimie Syngenta a été suspendue pour le même motif. Ce contexte explique peut-être le choix de Lenovo de retirer son projet. Mais il ne dit pas les raisons de ce tour de vis des autorités chinoises le concernant.