Les dépenses en infrastructures de calcul et de stockage dans le cloud ont atteint des sommets sans précédent. Elles ont été de 57,3 milliards de dollars au troisième trimestre 2024, soit une augmentation de 115% en glissement annuel selon le cabinet d’études IDC. Elles sont liées à une forte hausse des investissements dans des projets de calcul haute performance (HPC) et d’intelligence artificielle, notamment des serveurs d’IA.

« La croissance des dépenses d’infrastructure cloud continue d’être tirée par les investissements dans des serveurs accélérés pour les initiatives en matière d’IA et les grands projets HPC », déclare Juan Pablo Seminara, analyste chez IDC. « Après une année où la demande s’est concentrée sur la construction d’infrastructures de services pour le développement et l’entraînement de modèles d’IA, nous voyons plus d’investissements orientés vers l’inférence de modèles d’IA ».

Cette croissance à trois chiffres des investissements en infrastructures cloud contraste quelque peu avec une augmentation de 28,6% en glissement annuel des dépenses d’infrastructure ‘non cloud’ qui ont atteint 19,6 milliards de dollars au cours du même trimestre.

La croissance de revenus en infrastructure cloud partagée est en hausse de 137% en glissement annuel. Elle représente 62% du marché, soit 47,9 milliards de dollars au troisième trimestre 2024.

L’infrastructure cloud dédiée a également enregistré une hausse de 48% pour atteindre 9,3 milliards de dollars.

D’un point de vue géographique, les Etats-Unis ont tiré la croissance des dépenses cloud au troisième trimestre 2024, avec une hausse de 148,3%, suivis de la Chine (100%). L’Asie-Pacifique (hors Japon et Chine), le Japon et l’Europe de l’Ouest ont enregistré une solide croissance à deux chiffres, tandis que l’Europe centrale et orientale a été la seule région à dépenser moins (-1,7%).

IDC estime qu’en 2024 les dépenses en infrastructures cloud ont augmenté de 74,3% par rapport à 2023. Les revenus de ce secteur ont atteint 192 milliards de dollars environ. Si ses estimations prévisionnelles s’avèrent justes, l’infrastructure non cloud devrait connaître une augmentation ‘plus modeste’ de 18% en 2024, pour un total de 71,4 milliards de dollars.

Le cloud partagé devrait s’avérer être le moteur de cette croissance, avec une augmentation prévue de 89% d’une année sur l’autre pour atteindre 157,8 milliards de dollars. Selon le rapport, les dépenses consacrées à l’infrastructure cloud dédiée devraient augmenter de 28,6%, pour atteindre 34,2 milliards de dollars.

A l’échelle mondiale, les fournisseurs de services se sont taillés la part du lion en matière d’investissements dans le calcul et le stockage en 2024, avec 183,1 milliards de dollars de dépenses, en augmentation de 73,5%.

A long terme, IDC prévoit un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 24,2% pour les dépenses d’infrastructure en nuage jusqu’en 2028, pour atteindre 325,5 milliards de dollars. L’infrastructure cloud partagée représenterait 79% de ces dépenses.

Voilà de quoi se poser quelques questions quant à l’impact de ces dépenses en infrastructures extrêmement énergivores sur l’environnement.