Dans le cadre de son plan France Relance, le gouvernement veut mobiliser des fonds publics à hauteur de 480 millions d’euros pour soutenir des projets 5G industriels jugés ‘prioritaires’ d’ici 2022. L’enveloppe pourrait s’élever à 735 millions d’euros à l’horizon 2025. Le gouvernement escompte ainsi la création de 20.000 emplois sur la période.

Dans un communiqué, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, déclare : « La 5G est un pilier de l’industrie 4.0 et de l’usine du futur : la mobilisation de nos industriels autour de la 5G et de ses usages est clef pour la compétitivité de notre pays et représente une véritable opportunité pour créer des emplois pérennes dans nos territoires. »

Ce soutien ne fait pas l’unanimité. Tout d’abord, le quotidien Les Echos rapporte que certains craignent un morcellement des aides. En effet, à l’issue d’un appel à projets lancé par le gouvernement en septembre dernier, 18 lauréats ont été sélectionnés pour soutenir le développement d’applications dans la 5G. Ils vont se partager une enveloppe de 260 millions d’euros, dont 83 millions d’euros de fonds publics. Aucun d’entre eux ne peut toucher plus de 15 millions.

Par ailleurs, d’autres sont catégoriquement opposés à l’investissement public dans la 5G, face à l’urgence climatique notamment.

Lors d’une conférence en ligne face aux étudiants de l’Ecole Polytechnique en mai dernier, l’astrophysicien Aurélien Barrau a passé en revue les bénéfices-risques de la 5G : multiplication par 4, voire 5, de la consommation électrique étant donnée l’augmentation prévue des usages, pollution liée à la fabrication de nouveaux terminaux mobiles compatibles et infrastructures télécom, augmentation de la fracture numérique, des cybermenaces, de la dépendance au numérique chez les jeunes… « Si, en contrepartie de cela, on sauvait un milliard de personnes de la famine, cela vaudrait peut-être le coup (…) mais ce n’est pas le cas. »