En 2011 Oracle avait racheté Pillar Data Systems. Plutôt que de débourser un prix ferme et définitif, Oracle devait verser chaque année jusqu’en 2014 un montant indexé sur les résultats de la société.
Le premier de ces versements, soit 562 millions de dollars, était destiné à l’actionnaire majoritaire de Pillar qui n’était autre que… Larry Ellison. Le CEO d’Oracle détenait alors 55% du capital du spécialiste du stockage.
Des actionnaires minoritaires d’Oracle, coalisés autour des fonds de pension City of Roseville Employees Retirement System et Southeastern Pennsylvania Transportation Authority, avaient alors porté plainte contre Larry Ellison pour conflit d’intérêt. Ils estimaient par ailleurs l’opération inéquitable pour l’éditeur. Ils considéraient enfin que le patron d’Oracle était surpayé par rapport aux autres grands patrons de l’IT.
Les juristes d’Oracle avaient alors demandé à la Justice de débouter les plaignants. Sans se prononcer sur le fond, le tribunal du Delaware – où l’affaire est instruite – avait au contraire estimé la plainte de ces derniers légitime.
Pour mettre fin à un conflit qui risquait de s’éterniser, Larry Ellison vient de consentir à rendre 95% des 562 millions de dollars perçus, soit plus de 500 millions de dollars.
L’affaire n’est pas finie pour autant. En effet, un assureur britannique, Beazley, refuse à présent de prendre en charge les frais d’avocats engagés dans ce litige, soit 19,8 millions de dollars. La firme londonienne estime notamment cette somme disproportionnée par rapport aux résultats obtenus.