L’Association pour l’emploi des cadres révise légèrement à la baisse ses prévisions sur les recrutements de cadres en 2022 du fait des incertitudes liées à l’invasion de l’Ukraine. Les fonctions informatiques n’en pâtissent pas pour autant.

Selon l’Apec, le recrutement dans le secteur IT devrait renouer avec son niveau pre-Covid-19, en hausse de 8% par rapport à 2021, avec 61.000 embauches, ce qui représente un peu plus de de 20% du total des recrutements de cadres prévus en 2022 en France.

Le nombre d’embauches dans la fonction informatique, tous secteurs confondus, devrait s’élever à 59.200 cette année, équivalent à celui de 2021.

Le baromètre de l’Apec indique que 69% des entreprises ayant recruté des cadres en ce début 2022 ont estimé que cela n’avait pas été simple au cours du trimestre dernier, d’où un allongement des délais de recrutement. Les répondant·e·s mentionnent des postes à pourvoir depuis plus de trois mois dans 5% des TPE, 8% des PME et 36% des ETI et grandes entreprises.

Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, rapporte à notre consœur de Solutions Numériques que « Le contexte du marché de l’emploi des cadres reste hyper favorable avec beaucoup de recrutements prévus. Le marché des cadres, avec 4,1% de taux de chômage, est en situation de plein emploi. Pourtant, il y a toujours un paradoxe français : cela ne se traduit pas une pleine utilisation des ressources disponibles. Malgré leurs difficultés à recruter, alors qu’il y a des ressources disponibles chez les jeunes et les seniors, les entreprises ne leur ont pas ouvert leurs chakras. Si le taux d’emploi des seniors a augmenté depuis 15 ans, et que les managers sont très satisfaits d’en avoir dans leurs équipes, les recruteurs restent frileux. Nous remarquons également une insertion des jeunes différente avec le même diplôme selon le quartier d’origine. Pourtant, 20% des entreprises ont renoncé au moins à un recrutement en 2021. Certaines entreprises se sont certes adaptées en réduisant le nombre de critères demandés, notamment quant au niveau d’expérience et aux compétences requises, mais l’exigence en niveau de diplôme reste une caractéristique bien française. Il y a du boulot pour l’Apec à faire du côté des recruteurs. D’autant que nous remarquons un phénomène qui s’accentue : les aspirations des jeunes, de un à dix ans d’expérience, les poussent à changer de métier. Ils sont en quête de sens, ont un autre rapport à la hiérarchie et à l’entreprise. »