L’ANSSI est sur tous les fronts pilotant la cybersécurité des administrations, travaillant sur une certification SecNumCloud européenne, supervisant la création du cybercampus français, œuvrant à créer des CERTs régionaux… Mais tous ces efforts ont besoin de talents. De la formation à la définition des postes, l’Observatoire des métiers de la cybersécurité doit permettre d’y voir un peu plus clair.

« Nous lançons l’Observatoire des métiers de la cybersécurité pour répondre à des questions simples mais qui restaient sans réponse : qui recruter, quels sont les types de profils et d’emplois, quelles formations suivre ou quels sont les secteurs qui recrutent ? » explique en introduction Guillaume Poupard, directeur général de l’ANSSI.

Pour avoir un écosystème de la cybersécurité vibrant et innovant, il faut de la visibilité et de la transparence. Et Guillaume Poupard en a bien conscience. Pour mieux comprendre le marché de l’emploi cyber et la diversification rapide de ses métiers, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) crée un Observatoire des métiers de la cybersécurité. Loin des clichés, ce dernier a pour objectif de regrouper des informations objectives sur le secteur, sur les profils, les métiers, les formations en cybersécurité.

L’observatoire se veut ainsi non seulement utile aux entreprises mais aussi aux étudiants et aux salariés en reconversion.

Et pour son inauguration, cet Observatoire vient de publier une première étude sur les « profils de la cybersécurité ». Sans surprise, l’enquête montre que les professionnels du secteur sont à 89% des hommes et qu’ils travaillent dans le secteur privé dans leur très grande majorité (73% dans le secteur privé, 22% dans le secteur public, 3% en freelance et 1% en milieu associatif). L’Île-de-France concentre plus de la moitié des professionnels (64%) et un peu plus d’un quart se regroupe sur 4 régions : la Bretagne, l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine.

Enfin les professionnels de la cybersécurité sont très qualifiés, mais pas forcément très expérimentés : 72% ont un niveau bac +5 mais seulement 47% ont une certification ou un diplôme spécialisé en cybersécurité. D’un autre côté 45% des professionnels de la cybersécurité ont moins de 5 ans d’ancienneté, ce qui témoigne d’un développement récent des métiers.

Pour maintenir à jour leurs compétences ou se former, ils plébiscitent largement la veille et les réseaux professionnels (pour 87 % d’entre eux) et l’autoformation (pour 85 %). La formation continue n’est utilisée que par 32% d’entre eux.

Enfin on retiendra aussi de l’étude que les 3 profils les plus recherchés sont les ingénieurs cybersécurité (30% des offres), les consultants (12% des offres) et les architectes cybersécurité (10% des offres).