Le cabinet d’analyse Ovum explique que la sortie d’IE 9 s’apparente à un “non-événement” pour les entreprises dont les postes de travail sont encore pour la plupart sous XP. Un OS que la navigateur de Microsoft ne supporte pas.

 

Certes, la sortie d’Internet Explorer 9 aura permis de tourner une page en matière d’interface web, propulsant le Web dans l’ère des navigateurs supportant HTML5, et tournant définitivement la page de HTML 4 – aujourd’hui véritablement désuet -. Certes l’arrivée d’IE 9 apporte un cortège de nouveautés en matière d’optimisation Javascript, de support de CSS 3 et de SVG – tous comme les autres navigateurs modernes- , d’outils novateurs comme le “do not track”, ou encore de l’accélération graphique matérielle. Et certes – et surtout – cette mouture devrait relancer Microsoft sur un marché des navigateurs où ses parts avaient fondu comme neige au soleil.

 

Reste que ces innovations, aussi capitales soient-elles, tant d’un point du vue stratégique que technologique, resteront quasiment invisibles aux yeux des entreprises. La raison : le navigateur ne supporte pas Windows XP. Seuls Windows Vista et Seven auront la possibilité de le faire fonctionner. Si l’information n’est pas une nouveauté, Microsoft l’ayant difficilement caché depuis la sortie des versions de tests, cela vient quelque peu ternir cette annonce officielle et grandiloquente du navigateur.

XP trusterait encore 55% des postes de travail

A tel point que pour le cabinet d’analyste Ovum, on parle surtout “d’un non-événement” pour la sphère professionnelle, comme il l’indique à nos confrères de The Australian IT. Et pour cause : selon le baromètre NetMarketShare, XP trusterait encore 55,09% des postes de travail (professionnels et particuliers). Ovum parle quant à lui de 67 % des postes sur le seul segment des entreprises. Autant – donc – d’utilisateurs professionnels qui n’auront pas accès aux nouvelles tendances en matière de navigation Web promises par IE9. “Une version qui devrait [seulement] séduire les développeurs et les Prosumers”, résume ainsi Ovum. Mais assez peu les administrateurs.

Aujourd’hui le parc installé des différentes versions d’IE est trusté par IE8. Selon NetmarketShare, en février 2011, il occupait 35,95 % du marché mondial, IE 6 11,33%, devant IE 7 qui s’accapare encore 8,05%. Bien qu’IE 6 semble être en ligne de mire de Microsoft, qui développe toute une stratégie marketing (via ie6countdows.com) pour encourager la migration vers un navigateur plus moderne , le navigateur reste toujours ancré dans les processus et applications métiers des entreprises. Et comme avec XP, nécessite d’entamer des procédures de migrations, très coûteuses.

XP présent jusqu’en 2020


La montée en puissance d’IE 9, qui compte tout de même 2,3 millions de copies téléchargées en 24 heures, est-elle alors conditionnée à une migration d’une base installée encore tenace, et dont l’inertie maintient la présence de l’ancien OS XP ? C’est une question que l’on peut se poser et IE 9 pourrait donc suivre, du moins en entreprise, une courbe de progression, calée sur le rythme de migration vers Windows 7.

Reste que la sortie immédiate de XP des parcs informatiques n’est pas forcément une évidence. Si le support étendu de XP devrait définitivement s’éteindre à partir d’avril 2014, les entreprises disposeront toujours de la possibilité de “downgrader” leur PC achetés avec Windows 7 vers XP ou Vista, “durant l’intégralité du cycle de vie de 7”, comme nous l’indiquions en juillet 2010. XP pourrait donc subsister sur certains postes de travail…jusqu’en 2020. Et IE 9 voir sa progression en entreprise retarder d’autant.

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