C’est en quelque sorte un retour aux sources. En 2005, plusieurs éditeurs de logiciels ne s’estimant pas assez bien représentés au sein de ce qui s’appelait encore le Syntec Informatique créaient l’Afdel. Seize ans après, l’association regroupant désormais 400 membres et renommée en 2016 Tech in France, fusionne avec le Syntec Numérique pour créer Numeum. Un rapprochement annoncé en novembre dernier. Notons qu’en mars 2014 déjà, les deux syndicats patronaux chargeaient un juriste d’étudier un rapprochement entre eux.

Le nouveau syndicat sera organisé en deux collèges : un collège Services, composé des ESN et des ICT, et un collège Solutions, composé des éditeurs de logiciels et des plateformes.

Pendant un an, Numeum sera coprésidé par Godefroy de Bentzmann, président du Syntec Numérique et Pierre-Marie Lehucher, président de Tech In France. Le conseil d’administration se réunira pour la première fois le mois prochain.

Numeum représente désormais 2.300 entreprises réalisant 85% du chiffre d’affaires total du secteur du numérique et pesant plus de 500.000 emplois en France. L’organisation indique vouloir « agir au service d’un numérique responsable pour tous » et faire « rayonner la voix du numérique ». Elle compte pour cela s’appuyer sur l’élection présidentielle et la présidence française du Conseil de l’UE, des opportunités qui selon elle vont permettre de repositionner les enjeux numériques à leur juste place, en France et en Europe « à condition de parler d’une seule voix » au nom de l’écosystème français. Numeum veut d’ailleurs rassembler au-delà du numérique les acteurs économiques qui souhaitent accélérer leur transition numérique.

Le syndicat s’engage sur quatre axes : constituer le point de rassemblement de l’écosystème numérique au service du citoyen, renforcer l’action et la présence du numérique français à Bruxelles, animer l’ensemble de l’écosystème afin de favoriser les synergies entre les acteurs, et enfin renforcer et augmenter le service à toutes les entreprises du secteur

Sans abandonner les travaux déjà engagés par le Syntec Numérique et Tech In France notamment liés à l’environnement, l’emploi, la cybersécurité ou l’e-santé, il va s’investir au cours des prochains mois sur trois axes de réflexion : le numérique au service des hommes, l’innovation au service de la société et le rôle décisif du numérique dans la sortie de crise et les mutations économiques majeures.

« Pour que cette ambition ne soit pas un vœu pieux, nous nous engageons collectivement pour que le numérique soit, non pas un projet de société, mais au cœur d’un projet de société », assure dans un communiqué Geoffroy de Bentzmann. « La période actuelle a montré qu’il se passait quelque chose de nouveau dans le numérique et le moment est venu de nous rassembler sous une même bannière pour former la première communauté pour le numérique et parler d’une seule et même voix », affirme de son côté Pierre-Marie Lehucher.