Depuis sa scission avec Kyndryl, IBM renoue avec une dynamique plus positive. Au second trimestre, le groupe a publié un chiffre d’affaires de 15,5 milliards, en hausse de 9% sur un an, ressortant au dessus du consensus Bloomberg s’élevant à 15,2 milliards. Pour rappel sa croissance était de 4% sur l’ensemble de l’exercice 2021.  A taux de change constant, la croissance s’est accélérée pour atteindre 11% au premier trimestre et 16% au second. « Les taux de change ont amputé nos revenus de 6 points de croissance, soit 900 millions de dollars », a reconnu James Kavanaugh, le directeur financier, lors d’une conférence téléphonique aux analystes.

Le géant informatique a généré un bénéfice net de 1,39 milliard de dollars, soit 1,53 dollar par action contre respectivement 955 millions de dollars et 1,47 dollar, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 2,31 dollars, soit 2 cents de mieux que les attentes.

A taux de change constants, la division logicielle progresse de 11,6% à 6,2 Mds$, le conseil de 17,8%  à 4,8 Mds $ et l’infrastructure de 25,4% à 4,2 Mds $. Le groupe affiche des performances solides dans le cloud hybride grâce à Red Hat (+17%) et ses activités de conseil (29%) et d’infrastructures (+30%) dédiées à ce segment. IBM voit aussi ses revenus stimulés par ses ventes à Kyndryl. Elles représentent 5% de ses ventes globales et 7% de ses ventes de logiciels et d’infrastructures.  Au niveau des infrastructures IBM profite aussi du lancement fin mai de son dernier Mainframe z16, qui fait bondir les ventes de produits zSystems de 69%, comparativement à une baisse de 19 % au premier trimestre.

Au rayon des mauvaises nouvelles, IBM pâtit de son retrait de Russie, qui va lui coûter « environ 200 millions de dollars en flux de trésorerie disponible et en profit en 2022 ». Le groupe subit aussi les effets de l’inflation, notamment sur le plan des rémunérations.

« Notre activité de conseil, qui représente plus de la moitié de notre personnel, est la plus touchée par la hausse du coût du travail, alors que nous continuons à recruter », a reconnu le PDG d’IBM Arvind Krishna. Ce coût commence à être intégré « mais compte tenu du temps écoulé entre la signature du contrat et la réalisation des revenus, il faut un certain temps pour le voir dans nos marges », a-t-il précisé.

Pour le reste de l’exercice, IBM réitère ses prévisions d’une croissance de 5% à 10% à taux de change constants. Les taux de changes devraient avoir un impact négatif de 6 points. Le free cash flow est en revanche désormais anticipé à environ 10 milliards de dollars contre de 10 à 10,5 milliards de dollars auparavant.

Cette révision a fait réagir les investisseurs avec un recul de l’action de 5,26% au lendemain des résultats. Malgré cela le titre ne recule que de 2% depuis le 1er janvier alors que le S&P 500 est en recul de 17%.