HP a annoncé cette semaine une nouvelle famille de commutateurs Ethernet, de routeurs et de commutateurs virtuels pour datacenters. Des annonces qui consacrent  son entrée sur le marché des « fabric » réseau.

En amont d’Interop, qui s’ouvre à Las Vegas la semaine prochaine, le constructeur a dévoilé ses nouveaux commutateurs de coeur de datacenter, permettant aux entreprises de constituer de grandes « fabric » réseau à l’échelle de leur datacenter.

L’annonce n’est guère une surprise. HP n’avait en effet guère fait mystère du fait qu’il lui faudrait refondre l’architecture interne de ses équipements afin de supporter efficacement les derniers protocoles du moment comme TRILL ou OpenFlow 1.3. Les commutateurs de cœur de réseau d’HP, la série 12500, conçus à l’époque H3C/3Com, s’appuient en effet sur la première génération d’ASIC conçue par Dune et ces puces ont aujourd’hui fait leur temps.

Un coeur de réseau entièrement modernisé


En adoptant une nouvelle génération d’ASIC, vraisemblablement la famille BCM88650/BCM88750 de Broadcom (c’est-à-dire la dernière génération de composants basés sur la technologie de Dune), HP a conçu deux nouveaux châssis haut de gamme, le FlexFabric 12900 et le FlexFabric 11900. Comme leurs noms l’indiquent, ces nouveaux venus sont les premiers membres d’une famille de switchs qui va permettre à HP d’affronter plus sereinement ses concurrents comme Brocade ou Cisco sur le marché des « Fabric » Ethernet.

Attendu pour le 3e trimestre, le FlexFabric 12900 remplacera l’actuel 12500 dans la gamme du constructeur. Ce commutateur massif dispose d’une matrice de commutation capable de supporter un débit plafond de 36 Tbps. Avec les cartes disponibles dans un premier temps, il peut accueillir un maximum de 768 ports 10 Gigabit Ethernet ou 256 ports 40 Gigabit Ethernet. Son « petit » frère, le FlexFabric 11908, plutôt conçu comme un commutateur d’agrégation, dispose d’une matrice de commutation à 7,7 Tbit/s et peut accueillir 384 ports 10 Gbit ou 64 ports à 40 Gbit.


Les deux nouveaux venus supportent les protocoles TRILL (Transparent Interconnects of Lots of Links) et SPB (Shortest Path Bridging), deux protocoles en compétition pour la constitution de « Fabric » multi-chemins de niveau 2 (en ce sens, ils permettent de contourner les limitations du protocole Spanning Tree, qui en Ethernet empêche la formation de boucles et donc l’existence de multiples chemins actifs entre deux points du réseau). Tous les concurrents d’HP (comme Cisco, Brocade ou Avaya) ont annoncé leur support pour l’un ou l’autre des protocoles.

HP souligne toutefois malicieusement que son implémentation de TRILL est conforme au standard en s’appuyant notamment sur le protocole de contrôle IS-IS, et pointe du doigt le fait que Brocade s’appuie sur FSPF, un protocole venu du monde Fibre Channel pour son implémentation maison (non que cela ait pour l’instant de grande conséquence puisque le rôle de FSPF et IS-IS est invisible de l’utilisateur).

Support d’OpenFlow 1.3


Les nouveaux commutateurs d’HP supportent aussi la dernière mouture du protocole OpenFlow – il s’agit de la première fois qu’un constructeur supporte officiellement OpenFlow 1.3. Selon HP, une architecture combinant TRILL et sa technologie d’agrégation et de virtualisation de commutateurs IRF (Intelligent Resilient Framework, héritée de 3Com) permet de constituer une matrice de niveau 2 à plat comportant 24 000 ports 10 Gbit.

Pour la première fois, HP dispose donc d’une architecture pour cœur de réseaux de datacenter capable de faire jeu égal avec celles de Brocade et Cisco, ses deux principaux concurrents, en matière de « fabric » Ethernet.

Une approche standard pour la commutation de VM


Mais les deux nouveaux grands commutateurs ne sont pas les seuls équipements dévoilés cette semaine par HP. Le constructeur a aussi officiellement présenté le commutateur de sommet de rack HP 5900AF et son complément virtuel le commutateur distribué HP 5900v. Ce dernier supporte le standard VEPA (Virtual Ethernet Port Aggregator) afin de déporter la commutation du trafic généré par les machines virtuelles vers le switch de sommet de rack, ce qui permet aux administrateurs réseau de regagner une visibilité totale sur le trafic en bordure.

L’approche d’HP se différencie de celle de Cisco avec son Nexus 1000v, qui remplace lui aussi le commutateur distribué de VMware, mais continue de fournir des services de transferts de paquets locaux, tout en déportant le plan de contrôle dans l’appliance Nexus 1010.

Enfin, HP a annoncé le routeur HSR 6800, un équipement que la firme positionne en frontal de la famille Cisco ASR-1000. Le 6800 dispose d’une bande passante de 2 Tbit/s et supportera à terme des cartes 40 et 100 Gbit Ethernet. HP indique que deux HSR 6800 relié via IRF affiche un temps de reconvergence de 687 microsecondes en cas de défaillance d’un équipement, un temps annoncé par HP comme près de 5000 fois plus court que sur l’ASR-1000.


Bref avec ces annonces, c’est le cœur même de l’offre de réseau de datacenter d’HP qui est refondue. De quoi envisager la rentrée sereinement pour une division réseau qui reste l’une des rares divisions en croissance d’HP.

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