Geoffrey Hinton, pionnier de la recherche sur l’intelligence artificielle (IA), démissionne de Google à l’âge de 75 ans afin de tirer sur la sonnette d’alarme quant aux dérives possibles de l’IA. « Les prochaines versions de cette technologie pourraient être un risque pour l’humanité », confie-t-il au New York Times. Il redoute notamment que « les gens normaux ne puissent plus distinguer le vrai du faux ».

Geoffrey Hinton était employé à mi-temps par la firme de Mountain View depuis dix ans. Ses travaux de recherche ont conduit à l’élaboration de robots de type conversationnel – tels que ChatGPT – ainsi qu’à celle d’intelligences artificielles de création d’images, comme Midjourney.

Le chercheur en informatique et neurosciences, affilié à l’université de Toronto, a en effet démontré qu’une approche du développement de l’IA basée sur des réseaux de neurones, comme ceux du cerveau humain, était supérieure à celle des algorithmes en matière d’apprentissage, notamment pour la reconnaissance d’image. Cette découverte à propos du ‘Deep learning’ lui a valu de recevoir le prix Turing en 2019 avec Yann LeCun et Yoshua Bengio.

Désormais, « une part de moi regrette l’œuvre de sa vie », déplore-t-il. « Je ne vois pas comment on peut empêcher des personnes mal intentionnées de s’emparer de cet outil pour de mauvaises choses. »

Comme d’autres personnalités de l’informatique, il appelle les géants de la tech à faire une pause immédiate dans l’apprentissage des logiciels : « L’information, l’éducation, la société et l’humanité tout entière sont en danger. »