Les opérateurs mobiles réajustent les uns après les autres leurs tarifs face à Free. Les baisses de prix sont très sensibles mais Free reste à priori le mieux disant à niveau de service comparable. Reste à transformer l’essai.

Xavier Niel avait invité les consommateurs à donner une leçon à leur opérateur en le quittant ou en l’invitant à baisser ses tarifs. Il semble que ces derniers aient bien reçu le message. Deux jours après l’annonce des offres de Free Mobile, plusieurs opérateurs viennent de revoir leur tarif à la baisse. Et pas qu’un peu.
Premier à dégainer, Virgin Mobile a dévoilé mercredi à ses abonnés deux forfaits : l’un  à 9,90 euros par mois, comprenant 4 heures d’appels et 3 Go de données, et l’autre illimité à 19,99 € par mois.

Chez Orange, on n’a pas non plus tardé à réagir. L’opérateur a annoncé ce jour trois forfaits Sosh (sa marque low cost) compris entre à 9,90 € et 24,90 € par mois. Le premier comprend 2h d’appels et les SMS illimités, le troisième étant l’équivalent du tout illimité de Free à 19,99 € par mois. À noter que ce forfait était jusqu’ici proposé à 39,90 € par mois.

SFR s’est aligné en annonçant la disponibilité la semaine prochaine de plusieurs trois offres Red, dont un forfait à 9,90 € par mois comprenant 2h00 d’appels et les SSM illimités (un tarif qui devient donc la norme) ainsi qu’un forfait tout compris à 24,90 € par mois.

Même Bouygues, resté silencieux jusqu’à présent, a laissé entendre qu’il présenterait lui aussi de nouvelles offres la semaine prochaine. Quant au MVNO Zero Forfait, il vient d’oser le tout illimité à 18,90 € par mois, battant (en apparence) Free sur son propre terrain.

Mais, à priori, aucune de ces offres n’égale tout à fait celles de Free. Certes, les forfaits Free ne sont pas exempts de pièges et de défauts. Les appels prétendument illimités vers 40 destinations internationales ne le sont que vers les téléphones fixes, l’Internet est facturé plein pot sur le forfait à 2 €, les appels depuis l’étranger ne sont pas du tout aussi intéressants que la présentation de Xaviel Niel le laissait supposer, les utilisateurs de blackberry devront payer un surcoût d’1 €/mois…

Et il demeure encore beaucoup de questions en suspens. Notamment quel sera le débit effectif de l’Internet mobile, sachant que l’opérateur dépend pour 70% de sa couverture d’Orange ? Dans quelle mesure son service clients sera capable de monter en charge ? Que se passera-t-il lorsque les trois millions de clients seront atteint ? Niel a affirmé qu’il s’agissait d’une sécurité permettant de valider le modèle… Est-ce à dire que le modèle n’est pas validé ?

Ce n’est en tout cas pas l’avis de cet analyste de la banque Oddo qui explique dans une note citée par Les Echos que « les offres de Free Mobile sont construites de telle sorte qu’elles ne puissent pas être suivies par la concurrence, tout en restant rentables ». Ainsi, malgré tous leurs efforts, les opérateurs historiques auront du mal à rivaliser avec la structure de coûts de Free Mobile qui, en arrivant dix ans après les autres et grâce à toute une série d’astuces (licence réseau négociée, infrastructure tout IP, débordement sur les hotspots Wifi…), profite de coûts d’accès au marché largement inférieurs à ceux de ses concurrents.

Selon l’Arcep les prix dans le mobile ont baissé de 3,4% en 2010 contre 2,9% en moyenne entre 2006 et 2010. Une amélioration liée à « la généralisation des offres d’abondance à l’ensemble des forfaits ». Gageons que cette baisse devrait s’accélérer en 2012. La problématique qui se pose désormais pour les opérateurs est de préserver leur rentabilité.