Le nouvel accord conclu par Orange avec le gouvernement « portant sur généralisation de la fibre en France »  est critiqué par l’association de défense des consommateurs UFC Que choisir qui regrette son « cruel manque d’ambition ». Dans un billet mis en ligne la semaine dernière, sa présidente Marie-Amandine Stévenin y voit un « quasi-renoncement du gouvernement à ce que tous les consommateurs disposent de la fibre optique d’ici fin 2025. »

L’association reproche au gouvernement d’avoir passé un nouvel accord avec l’opérateur plutôt que de le sanctionner pour ses manquements passés. Orange s’était engagé en effet à couvrir 100 % des zones intermédiaires au plus tard fin 2022, ce qu’il n’a pas fait. Mais UFC Que Choisir oublie aussi de rappeler que l’opérateur a écopé d’une amende de 26 millions d’euros de l’Arcep en novembre dernier pour la non atteinte des premiers objectifs fixés pour 2020.

« Orange regrette que l’Arcep fasse le choix d’une sanction financière totalement disproportionnée à l’encontre de l’opérateur qui investit le plus dans le déploiement de la fibre en France », avait alors réagi l’opérateur, qui a déclaré contester la sanction et annoncé saisir le Conseil d’Etat.

Dans le nouvel accord, Orange s’est engagé à faire progresser le taux de raccordement de 88% à 98,5% dans les zones moyennement denses du territoire (AMII) et de 92% à 96% dans les zones très denses. « Comment concilier cet objectif avec celui d’une couverture intégrale de la France en 2025 ? Mystère », raille l’association.

Alors que l’accord doit aussi instaurer un « droit de raccordement sur demande », UFC Que Choisir regrette qu’il ne bénéficiera pas à tous les consommateurs et plaide en faveur d’un véritable droit opposable au très haut débit. Interrogé sur ce point, Orange nous a confirmé que le droit au raccordement sur demande bénéficiera à tous les clients uniquement en zone AMII.

UFC Que choisir appelle enfin à plus de sévérité concernant la qualité des travaux. « Malgré nos constats sur la qualité souvent déplorable des raccordements, il apparaît que la situation ne s’est pas améliorée sur le terrain, si on se fie au fait que le nombre de litiges liés au raccordement à la fibre, signalés à l’UFC-Que Choisir, a augmenté de pas moins de 64 % cette année par rapport à l’année précédente ! », déplore Marie-Amandine Stévenin.

Selon la présidente de l’association la proposition de loi sur la qualité et la pérennité des réseaux en fibre optique est susceptible d’apporter des avancées puisqu’elle préconise un droit de résilier sans frais en cas d’échec de raccordement et le droit à une indemnité en cas d’interruption du service. Le texte a été voté au Sénat en mai mais est il encore au stade la première lecture à l’Assemblée nationale.

Crédit photo : Orange