L’Arcep publie pour la première fois un observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique. Face aux difficultés répétées rencontrées par les usagers et les collectivités, le gendarme des télécoms met la pression sur les opérateurs d’infrastructure en rendant public ses évaluations. Sur la base de données collectées entre novembre et avril, l’Arcep a classé du pire au meilleur quelques 90 réseaux. Les deux indicateurs retenus sont le taux de pannes et le taux d’échec au raccordement, c’est-à-dire quand l’opérateur ne parvient à connecter le client.

Sur le taux d’échec au raccordement, Altitude fait figure de plus mauvais élève puisque cinq de ses réseaux trustent le classement. Le taux culmine à 29,8% pour Resoptic (Rives de Moselle), suivi par Tutor Nancy (24,76%), Tutor Europ’Essonne (22,56%), Sequantic Telecom (Essonne) (19,15%) et Tutor Calvados (18,45%).

Dans un communiqué publié la veille de la diffusion de l’observatoire, l’opérateur a pris les devants en rappelant qu’une partie de ces réseaux, notamment ceux construits par Tudor, ont été repris récemment et qu’il va investir 21 millions d’euros sur deux ans pour les rénover et restaurer les sites les plus accidentogènes.

En descendant plus bas dans la liste, les réseaux de XpFibre appartenant à Altice (SFR) sont les plus largement représentés, à commencer par ceux de Corrèze (17,42%), d’Eure (16,17%), de Seine-Maritime (15,7%) ou encore des Yvelines (12,34%). L’opérateur s’est engagé lui aussi à les rénover.

Orange fait mieux que ses concurrents, ses réseaux apparaissant en fin de liste avec des taux d’échec de raccordement toujours inférieurs à 6,5%.

L’Arcep souligne une forte disparité au niveau du territoire et sa cartographie fait ressortir des taux élevés dans les départements du Calvados et de Haute-Savoie (supérieurs à 11%) et dans une moindre mesure (8 à 11%) dans des départements comme l’Essonne, le Haut-Rhin ou encore plusieurs du quart Sud-Est.

Sur les taux de pannes, les deux mêmes opérateurs se retrouvent à nouveau en tête de liste. Altitude a les deux réseaux les plus accidentogènes avec Sequantic (5,39%) et Tutor Essonne (5,09%). Viennent ensuite les deux réseaux Debitex (3,09%) et Seine-Saint-Denis (3,01%) de XpFibre. Au niveau géographique, les départements normands, du sud et de l’est francilien et du quart Sud-Est sont à nouveau concernés.

Toutefois comme le souligne l’Arcep, les problèmes sont ici plus circonscrits puisque les réseaux aux taux d’incidents particulièrement élevés représentent environ 2% des lignes. Le taux de panne du dixième réseau de la liste redescend à mois de 1%. C’est toutefois encore dix fois supérieur aux taux moyen d’Axione, Orange et TDF qui se situent autour de 0,1% et même d’Altitude en excluant les réseaux rachetés par l’opérateur en 2021.

Pour résoudre les difficultés, l’Arcep fixe deux axes qui sont d’une part l’amélioration de la qualité des interventions sur les réseaux et le renforcement des contrôles, d’autre part la reprise des réseaux les plus accidentogènes. Les résultats de ces actions seront suivis de près avec une actualisation trimestrielle du baromètre.