Facebook serait sur le point de racheter Opera l’éditeur norvégien à l’origine d’un navigateur performant. Loin de rassurer les investisseurs, cette rumeur a accéléré le plongeon du titre à Wall Street. 

Facebook va-t-il racheter Opera Software, l’éditeur du navigateur libre Opera ? Cette rumeur qui circule depuis vendredi a fait grimper mardi de 20% l’action de ce dernier à la bourse d’Oslo. Un niveau auquel il se maintenait ce mercredi matin, l’information selon laquelle le Norvégien avait entamé des négociations avec un ou plusieurs acheteurs potentiels n’étant pas démentie. Rien ne dit cependant que Facebook se trouve dans le lot, si lot il y a.

Toutefois cette opération aurait du sens pour le réseau social qui pourrait ainsi se renforcer dans l’univers de la mobilité, son talon d’Achille. Opera  dispose à la fois d’un navigateur doté d’un système de compression très performant qui compterait plus de 160.000 utilisateurs mobiles actifs, y compris sur Android. Si l’on en croit StatCounter Android et Opera sont d’ailleurs au coude à coude sur le marché des navigateurs mobiles avec chacun 21% de part de marché.

Une régie publicitaire bienvenue

Par ailleurs, l’éditeur norvégien a fait l’acquisition en 2010 d’AdMarvel, une régie de publicité mobile californienne fondée par d’anciens ingénieurs de Verisign. Cette même année il a mis la main sur le service de messagerie australien FastMail, concurrent de Gmail. Un rachat d’Opera par Facebook mettrait donc pour de bon le réseau social en travers de la route de Google (qui figure sur la liste des acheteurs possibles)  Et lui permettrait de mieux monétiser le trafic sur mobiles.

Ces arguments ont semble-t-il échappé aux investisseurs qui paraissent effrayés de cette acquisition potentielle. Il est vrai que le prix évoqué  – un milliard de dollars – paraît élevé. Mais Facebook, qui dispose d’un joli pactole de 7 milliards depuis son entrée en bourse, n’hésite pas à payer très cher ses acquisitions afin de décourager les concurrents. Il a d’ailleurs dépensé la même somme pour s’offrir Instagram une minuscule start-up à l’origine d’un service de partage et de retouche de photos.
Une autre nouvelle – ou plutôt une rumeur – a effrayé ces mêmes investisseurs. Puisqu’il se dit que la société crée et contrôlée par Mark Zuckerberg souhaite posséder ses propres smartphone (comme Google) et serait prêt pour cela à mettre beaucoup d’argent sur la table.

Ces rumeurs ont fini par provoquer la baisse de l’action Facebook, baisse qui a déclenché aussitôt des options de vente, lesquelles à leur tour ont accéléré le phénomène baissier. Tout cela mis bout-à-bout a fini par entraîner le titre sous la barre des 30 dollars. En 10 jours l’action a ainsi perdu 22%.

Pendant ce temps, Mark Zuckerberg, qui a convolé le lendemain de l’entrée de sa société à Wall Street, poursuit son voyage de noces en Italie.