Rien ne va plus chez Microsoft. L’annonce du départ en 2014 de Steve Ballmer a semble-t-il libéré le couvercle de la cocotte minute. Et ce que l’on peut voir à l’intérieur de cette dernière laisse augurer des prochaines semaines agitées.
Certains actionnaires ont d’ailleurs déjà engagé les hostilités si l’on en croit Reuters. Trois d’entre eux – qui font partie du club très fermé des 20 premiers investisseurs de l’éditeur – exigent sous couvert d’anonymat le départ de Bill Gates de la société qu’il a confondre voici déjà 38 ans.
Ces trois courageux actionnaires – qui pèsent ensemble 5% du capital de la société – estiment que ce dernier est opposé à toute évolution et empêchera le futur CEO d’insuffler un vrai changement.
Une position d’autant plus inacceptable selon eux que Bill Gates consacre la plus grande partie de son temps à sa fondation philanthropique. De plus l’homme d’affaires, qui possédait près de la moitié des actions lors de l’introduction en bourse de l’éditeur en 1986, a entamé voici plusieurs années un programme prévoyant la vente annuelle de 80 millions de ses titres, ce qui devrait aboutir à une sortie du capital en 2018. Une stratégie qui semble démontrer, reconnaissons-le, un certain désintérêt pour la société. A ce jour, la participation de Bill Gates se limite d’ailleurs à 4,5%. Ce qui en fait toutefois encore le principal actionnaire individuel de Microsoft.
Reste à savoir quel parti prendra le trublion Jeffrey Ubben, fondateur du hedge fund ValueAct (qui détient 0,8% du capital de l’éditeur), lequel a obtenu pour le président du fonds, Mason Morfit, un siège au conseil d’administration.
Pendant ce temps le groupe – Bill Gates y compris – cherche toujours un successeur à Steve Ballmer. Jusqu’à présent, l’ex CEO de Nokia Stephen Elop semblait tenir la corde. Malheureusement pour lui, une partie des grands actionnaires de la firme de Redmond (apparemment les trois qui demandent le départ de Bill Gates) souhaitent la nomination de quelqu’un qui ne soit pas du sérail et penchent pour un redresseur de sociétés capable de tailler dans le vif et d’entamer s’il le faut un dépeçage de l’entreprise.
Deux noms circulent beaucoup actuellement : celui du patron de Ford, Alan Mullaly, et celui du PDG de CSC, Mike Lawrie.
Le premier, qui a réussi à redresser le constructeur automobile en pleine déconfiture suite à la crise économique de 2008 en revendant certains filiales, serait dit-on intéressé. Par ailleurs le conseil d’administration de Ford aurait fait savoir qu’il n’était pas opposé à son départ. Enfin, Alan Mullaly connaît bien l’entreprise dont-il est un client et à laquelle il a déjà prodigué des conseils. Son âge – il aura 70 ans en 2015 – est cependant un handicap.
Mike Lawrie – qui a travaillé chez Value Act – a quant à lui pris la tête de CSC, alors proche de la banqueroute, en février 2012. Depuis lors il a semble-t-il remis la société sur ses rails, au prix notamment de suppressions d’emplois notamment en Grande-Bretagne.
Si le choix se fait entre ces deux personnes là, la potion risque d’être amère.