Lors de sa présentation sur les voitures connectées, Mark Field (photo), PDG de Ford, dans sa conférence de presse a montré l’évolution de la firme depuis bientôt 10 ans dans le domaine de l’informatique embarqué, un atout de vente de plus en plus incontournable.

« Aujourd’hui, nous annonçons que nous travaillons avec Amazon pour relier nos véhicules avec leur logiciel Alexa et le hub pour maison connectée, le boîtier « Echo ». Alexa, l’assistant personnel d’Amazon, repose sur un service vocal dans le cloud qui permet de contrôler des objets connectés dans une maison. Avec Ford et Amazon, on pourra le faire désormais à partir de son auto entre autre. Ouvrir son portail ou allumer le chauffage à distance, n’est pas un luxe, lorsqu’il neige. Avec Amazon, l’offre de Ford s’étend aux produits de connectivité grand public et ne se limite plus aux seuls mobiles. L’offre logicielle est proposée en open source ce qui est suffisamment rare pour être souligné.

Sync 3, l’intégration de la 4G et des applications mobiles

Cette annonce pourrait être vue comme une troisième voie pour les constructeurs automobiles qui ne veulent pas payer pour les brevets d’Android Auto ou ceux du CarPlay d’Apple, mais ce n’est pas tout à fait vrai, car Ford travaille aussi avec ces deux éditeurs de logiciels.
C’est d’ailleurs l’objectif du programme Sync dans version 3 qui est principalement conçu pour exploiter les nouvelles fonctions des mobiles Android et IOS via l’assistance vocale SYNC3 de Ford et l’écran tactile du tableau de bord (voir photo ci-dessous). Ainsi, via les commandes vocales de l’auto, on accède sur l’iPhone aux programmes de Maps, Messages, Phone et Music mais aussi à Siri, l’interface vocale d’Apple.

L’interface avec Android permettra de la même manière l’utilisation des fonctionnalités Google Maps, Google recherche, Google Play. Les récents utilitaires Ford Escape 2017 seront les premiers véhicules à disposer de cette compatibilité, appelée Synconnect. Ces offres sont limitées, pour l’instant, au marché américain. Outre le démarrage à distance, le repérage dans un parking, des informations comme le niveau de carburant, la charge des batteries ou la pression des pneus sont ainsi disponibles à distance. Pour les garagistes, les fonctions de diagnostics associées à Synconnect via le modem 4G LTE des mobiles permettront des interventions plus rapides et surtout d’anticiper les rendez-vous pour les opérations de maintenance du véhicule.

9 Années d’évolutions

Lancé en 2007, le programme Sync de Ford ciblait à ses débuts la sécurité, mais au fil des années, il a été surtout été connu pour ses fonctions d’infotainment. C’est important selon les spécialistes du marketing, pour les constructeurs automobiles, car c’est sur le confort «subjectif», auquel participent ces systèmes, que les acheteurs se décideraient pour acheter une nouvelle automobile. Depuis qu’en 2011, le programme Sync permet de piloter les mobiles, l’image de ce programme est surtout associée au contrôle de la musique MP3, des vidéos et des informations liées au GPS. Sync, depuis ses débuts, a été installé dans plus de 15 millions de véhicules. Désormais Ford table sur un volume de quarante-trois millions d’exemplaires à l’horizon 2020. Depuis 2011, il a donc intégré un premier niveau de connectivité pour les smartphones. AppLink, le simple lien original vers le mobile, pour sa part est déjà disponible sur plus de 5 millions de véhicules Ford à travers le monde depuis 2011.
Au-delà du « Show business » du CES, l’accord Amazon-Ford repose sur un partenariat de développement autour du SmartDeviceLink, le logiciel open source de Ford qui exploite les API Open XC.

Selon le constructeur, d’ici 2020, 28 millions de voitures Ford devraient posséder AppLink. Seules jusque-là, les  applications mobiles vocales présentes sur un smartphone permettaient de s’interfacer. Désormais, il exploitera donc aussi les informations disponibles du véhicule pour offrir davantage d’options de connectivité.
Avec plus de données sur le véhicule comme la position et la consommation de carburant, on pourra aussi suivre la position de sa propre auto prêtée ou… volée. Parmi les nouveaux programmes, Concur permet de suivre dans le détail les temps de déplacements, des fonctions qui parfois font double emploi avec ceux offerts par un GPS. Mais l’intérêt est de rapporter, par exemple, les détails de son voyage dans son mobile. Parmi les nouvelles applis proposées aussi par les associations de conducteurs, on retrouve un logiciel sur les prix de l’essence, les stations-service à proximité et la planification des trajets Here2there.

L’open source séduit toujours

Le programme smart DeviceLink qui est donc en open source, intéresse aussi Toyota, le premier fabricant mondial. Il  a déjà confirmé cette semaine qu’il utiliserait aussi les logiciels de Ford. Les groupes PSA (Peugeot-Citroën), Honda, Mazda et Subaru seraient en passe aussi d’utiliser cette technologie même si chacune des firmes comme General Motors (lire l’article Lyft et General Motors partenaires sur la voiture du futur) tentent aussi d’échapper à l’emprise des deux éditeurs phares dans les mobiles : Apple et Google.
A ce sujet, Don Butler, le Directeur exécutif de Ford précisait : « Une interface de communication commune pour les applications smartphone va créer un standard dans l’industrie qui sortira gagnante si tout le monde parle le même langage. » L’objectif est, bien sûr, que les sous-traitants proposent des équipements compatibles Open XC et que les prix baissent.

Des partenariats de plus de 7 ans

Mais c’était un peu un discours  « réchauffé « car Ford avait déjà ouvert AppLink à tout autre fabricant dés 2009 avec  l’alliance GENIVI, un groupe de développement qui réunissait, au départ, peu de monde. On y trouvait, outre Ford, quatre  groupes automobiles : BMW, PSA Peugeot Citroën et GM et les fournisseurs de systèmes comme Delphi, Intel, Magneti-Marelli, Visteon, et Wind River Systems.

Désormais, sept ans après, ils sont plus de 160 participants mais seuls Renault-Nissan, Hyundai, Volvo et Jaguar Land-Rover et un chinois ont rejoint ce projet. Au cœur de celui-ci, certaines normes de divertissements, comme l’API de lien Smart Device (interface de programmation d’application). En 2013, le projet a pris du poids, lorsque Ford a annoncé l’acquisition de Livio, une start-up dont les API Connect pour les développeurs d’applications faisaient une percée chez la plupart des constructeurs.

Du côté des voitures autonomes, Ford a dévoilé une nouvelle génération de capteurs de détection, une sorte de radar à balayage laser d’une portée de 200 mètres appelé Lydar. Conçu par la firme Velodyne, ce nouveau capteur a la forme d’un palet de Hockey, d’où son nom « Puck». Plus petit que leurs prédécesseurs, les capteurs Puck peuvent s’installer dans les rétroviseurs, dans le capot et le coffre afin de constituer un repérage à 360° des éventuels contacts. L’ensemble sera plus esthétique que les habituels  » Gyrophares » que l’on trouve sur le toit des  Google Cars mais surtout pourra mieux détecter les petits enfants ou les chiens qui arrivent souvent en courant au niveau des portières. Ford a également annoncé qu’elle disposait d’une vingtaine de véhicules autonomes en circulation et qu’elle continuait à développer des applications sur ce sujet. Les autos sont de plus en plus de véritables ordinateurs.

Pilotage de Drone via une interface Sync 3

Enfin, cerise sur le gâteau, Ford annonçait un dernier partenariat avec DJI, le constructeur de drones afin de développer un outil de surveillance à partir du Logiciel Sync3. Un concours de créations d’applications a même été lancé. A cette fin, Ford montrait au CES un de ses pick Up Fx4-150 équipé d’un drone.

On peut imaginer que ces systèmes pourront être utilisés par la police pour la recherche de personnes ou la surveillance  des frontières. Le premier utilisateur, selon la revue américaine Mechanic Popular, serait les Nations Unies. Le programme a lieu dans le cadre de surveillance de zones sinistrées à la suite d’incendie ou de tremblement de terre.Egalement sur InformatiqueNews :

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