La voie qui mène Dell à l’acquisition d’EMC est loin d’être un long fleuve tranquille. Pour financer la méga opération de 67 milliards de dollars (aujourd’hui ramenée à environ 60 milliards de dollars), le constructeur texan comptait notamment sur la vente de quelques actifs. C’est chose faite pour Perot Systèmes, cédé à NTT Data pour 3,05 milliards de dollars, bien loin des 5 milliards espérés lors de la mise en vente de la SSII. Le constructeur est également en pourparlers avec des investisseurs pour leur céder Quest Software et SonicWall. Rien ne filtre actuellement sur l’avancement des discussions. On sait simplement que la firme de Round Rock espère retirer au moins 4 milliards de dollars de ces ventes.
Pour réduire ses besoins d’emprunt, évalués à 43 milliards de dollars, Dell compterait également sur l’introduction en bourse d’une partie du capital de SecureWorks (estimée à 20%). Si tel est le cas, les choses sont plutôt mal engagées pour cette opération prévue au cours du premier semestre.
Le spécialiste de la sécurité informatique, racheté pour 612 millions de dollars en 2011 et évalué par certains à près de 2 milliards de dollars, a en effet enregistré des résultats 2015 catastrophiques. C’est ce qui ressort d’une note transmise à la SEC et dont Re/code a pris connaissance. Au 29 janvier, date de clôture de l’exercice, la société affichait un chiffre d’affaires de 340 millions de dollars, en croissance de 30%. En revanche les pertes bondissaient de 88% à 72,4 millions de dollars, grevées par des dépenses opérationnelles de 262 millions de dollars, en hausse de 47%. Les raisons de cette hausse ne sont pas communiquées. Peut-être faut-il y voir, en partie du moins, le résultat des frais engagés pour les développements et les lancements récents de l’offre SaaS de cybersécurité AETD (Advanced Endpoint Threat Detection) Red Cloak et de l’outil open source SecureWorks DCEPT (Domain Controller Enticing Password Tripwire), destiné à protéger les utilisateurs Docker des cybersattaques.
Mise à jour
Selon le document transmis à la SEC, SecureWorks souhaite utiliser l’argent issu de sa prochaine introduction en bourse uniquement pour ses besoins propres.