Créer des applications qui fonctionnent sur toutes les plates-formes mobiles, c’est le rêve de la plupart des créateurs de logiciels. Un petit nombre d’éditeurs comme Xamarin leur font la courte échelle.


Les logiciels de Xamarin permettent à plusieurs milliers de développeurs de créer du code pour les trois plates-formes IOS (Apple), Android (Google) et Windows Phone ( Microsoft). D’autres outils comme Adobe Air, Java Swing, ou encore HTML 5 / Cordova cherchent aussi à proposer une solution Multi plates-formes, mais l’intérêt de celle-ci est de reposer en grande partie sur l’infrastructure Visual Studio et prés de 10 années de développements. La firme de San Francisco était d’ailleurs invitée par Microsoft dans ses locaux à Issy Les Moulineaux, la semaine passée, pour présenter ses outils aux développeurs français d’outils pour mobiles.

Un développement issu d’un projet de 2001


La plate-forme logicielle vendue depuis 2011 par la firme californienne a pris sa source dans le projet open source, Mono, lancé par la firme Ximian au début du siècle. Son objectif était de porter en 2001 une bonne partie de l’environnement .Net crée par Microsoft sur Linux, ce qui aurait permis de voir des milliers d’applications compatibles Windows fonctionner sur Linux et inversement. Le créateur du concept s’appelait Miguel de Icaza, un programmeur mexicain qui s’était déjà fait remarquer pour avoir créé le projet Gnome, un bureau open source pour linux concurrent de KDE. A l’époque de ces développements, l’important était de voir qui était vraiment libre ou pas et certains éléments de KDE (certaines librairies) étaient propriétaires ce qui obligeait les développeurs à signer des contrats de partenariats avec le détenteur d’une toute petite partie du code. Ce type de contrainte reste toujours d’actualité pour bien d’autres logiciels.

De Ximian à Xamarin


La firme de Miguel de Icaza, Ximian, détentrice du projet Mono, fut rachetée par Novell en 2003. En 2006, sous la menace d’un procès par Microsoft pour violation de brevets, le projet Mono devint une sorte de sous-ensemble officiel de la plate-forme de développement Visual Studio avec une meilleure intégration de très nombreux éléments. Miguel de Icaza travaillera jusqu’en 2011 chez Novell comme vice-président chargé du développement mais à la suite du rachat de Novell par Attachmate, il reprendra son projet Mono pour créer une nouvelle structure dédiée, appelée Xamarin, crée en mai 2011. Ceci explique que les outils s’ils paraissent très modernes reposent sur près de 14 ans d’évolutions.

Xamarin, dans la droite ligne du projet Mono, désire fournir tous les outils pour construire des applications multi plates-formes pour mobile avec un seul environnement. Il permet d’une part de créer, de déboguer et déployer des applications dans Visual Studio, ou d’utiliser Xamarin Studio, un IDE complet qui est conçu pour le développement d’applications mobiles. Selon la documentation, Xamarin offre des performances élevées grâce à code optimisé avec un accès complet à toutes les API natives spécifiques à l’appareil ciblé. Xamarin.Forms qui reprend l’essentiel de XAML, fonctionne dans les trois plates-formes mobiles (Android 4 +, iOS 6.1 + et Windows Phone 8 +).

Un partenariat récent avec Microsoft


En novembre dernier Microsoft et Xamarin ont signé un accord de développement pour accélérer les développements d’outils de portage. Déjà, les bibliothèques de classes portables (PCL) sont maintenant entièrement prises en charge et supportées sur iOS et Android. Il est possible de conserver un code commun dans un même projet, « référençable » dans les projets iOS, Android, Windows Phone et Windows Store, le tout dans une seule solution. Microsoft a aussi crée un espace particulier pour les outils de développement Xamarin dans sa structure. Par exemple, la classe Xamarin. Mobile est une bibliothèque qui expose un ensemble d’API pour accéder aux fonctionnalités de l’appareil mobile, que ce soit dans iOS, Android, et Windows. Cela augmente rapidement la quantité de code partageable.

Un certain succès pour L’iPhone


Utilisant le langage C #, un des langages de Microsoft, beaucoup plus répandu chez les développeurs que l’Objective-C d’Apple, les outils de Xamarin devraient séduire une population plus large que celle d’Apple. Mais de toute manière une grande partie de la couche de présentation de l’environnement IIOS est tributaire des outils de développement d’Apple tels que Xcode et Interface Builder. Les outils Swift et récemment Scala qui permettent de mieux utiliser les dernières générations de processeurs utilisés par l’IPhone et l’Ipad nécessiteront certainement des développements complémentaires. De même, dans le domaine Android, Xamarin propose aussi des variantes de ses outils. Erik Polzin, senior Partner manager, un des dirigeants de Xamarin, présent à Paris, précisait que déjà 654 000 personnes avaient téléchargé les outils de bases de Xamarin et que 170 personnes travaillaient sur les développements. Interrogé sur le fait qu’a priori les outils de Xamarin basés sur Visual Studio faisaient de Xamarin un « sous-marin» de Microsoft, Erik Polzin précisait « On n’a pas de financements de la part de Microsoft, on est partenaire et souvent parfois concurrents. Si les développeurs Microsoft développent avec nos outils, c’est pour aller porter leurs applications sur d’autres environnements que celui de Microsoft. Ce n’est pas forcément à leur avantage ».

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