Sous la pression d’Elliott Associates ? décidément très actif ? Compuware a entamé l’année dernière une vaste réorganisation qui s’est soldée par le départ de 160 salariés, avec pour objectif principal de réduire les coûts annuels de 100 millions de dollars d’ici 2015, et d’augmenter la rentabilité de l’entreprise que le hedge fund de Paul Singer estime sous-évaluée.

Parmi les exigences formulées par Elliott figurait également le recentrage de l’entreprise sur l’application performance management.

Pour donner plus de poids à ses revendications le fonds new-yorkais, qui détient 8,7% du capital de l’éditeur, avait lancé en février une OPA de 2,3 milliards de dollars sur ce dernier. OPA aussitôt refusée par le conseil d’administration qui jugeait le prix trop bas. Ses membres avaient toutefois promis de chercher un nouvel acquéreur. Dans la foulée, le fondateur de Compuware, Peter Kamanos, avait quitté le board expliquant que le fonds n’avait  » d’autre but que de gagner le plus d’argent possible, le plus vite possible « . Depuis lors, les administrateurs et Elliott se livraient une guerre d’usure.

Une guerre à laquelle les deux protagonistes ont en dernier ressort décidé de mettre fin. Selon les termes d’un accord conclu entre eux, Compuware va se délester de Changepoint (gestion de portefeuille de projets), de ses services professionnels et d’Uniface (développement et déploiement d’applications) au profit de Martin Equity Partners. Le fonds basé à Los Angeles va dépenser pour cela 160 millions de dollars. C’est peu cher payé si l’on considère que l’éditeur a déboursé 280 millions de dollars en 1994 pour racheter le Néerlandais Uniface et s’est délesté de 100 millions de dollars en 2004 pour s’offrir le Canadien Changepoint.

 » Cette opération, combinée avec nos initiatives en matière de réduction de coûts va accélérer le rythme de la croissance du chiffre d’affaires et permettre de futurs gains de profitabilité « , tente de se justifier dans un communiqué le CEO de Compuware, Bob Paul.  » Changepoint, les services professionnels et Uniface sont des affaires solides et furent des composantes importantes de l’évolution de la société. Ce transfert leur permettra, de prospérer en tant qu’unités opérationnelles indépendantes. « 


Le conseil d’administration remanié

L’accord prévoit également le remplacement de deux vétérans du conseil d’administration. L’ancien maire de Chicago, Denis Archer, qui siège au conseil depuis 2002 et l’avocat Scott Romney (qui n’est autre que le frère de l’ancien candidat républicain à l’élection américaine Mitt Romney) entré en 1996 céderont leur place à deux membres adoubés par Elliott Management : l’ancien président des opérations de Salesforce, John Freeland, et l’ex-CEO du spécialiste de la facturation médicale Accretive Health. Stephen Schuckenbrock.

Précisons toutefois que l’accord n’exclut pas la possibilité d’une cession ultérieure de Compuware.