Partenaire de Cisco depuis 2011 la firme américaine CGC Digital de San Diego est accusée d’escroquerie au détriment de l’équipementier. Ce dernier, comme bon nombre de firmes du secteur IT, finance l’achat

d’équipements auprès d’un distributeur afin de l’installer chez le client final, ceci dans le cadre d’une location longue durée. Une aubaine pour les escrocs semble-t-il. Le patron de CGC Digital, Quin Rudin, connu également sous les noms de Dean Rudin et de David Rudin, avait ainsi fait croire au mois d’octobre qu’il avait signé un contrat de 5,8 millions de dollars avec la firme Altura Pharmaceuticals pour l’installation d’équipements chez cette dernière.

Pour tromper la méfiance des responsables de Cisco, le « partenaire » avait créé un site à l’entête de l’entreprise pharmaceutique, puis communiqué un numéro de téléphone et une adresse mail plus vrais que nature. Après plusieurs échanges de messages signés soi-disant par le directeur financier d’Altura, le commercial de Cisco avait obtenu le feu vert de sa direction pour un paiement en trois fois, signé un contrat avec Quin Rudin et opéré un premier versement de 2 millions de dollars sur le compte de CGC Digital.

Le manège aurait pu durer jusqu’à son terme si un grain de sable ne s’était pas glissé dans la mécanique.

Mis au courant par hasard de l’existence du contrat, un responsable d’Altura s’est en effet étonné de l’existence d’un financement pour du matériel qui n’avait jamais été commandé.

Entretemps Altura faisait savoir à Cisco que tous les équipements étaient bel et bien installés et demandait le paiement du solde du contrat. Rendez-vous était pris entre Quin Rudin et Cisco. Malheureusement pour notre escroc, ce n’était pas un responsable de l’équipementier qui l’attendait sur le lieu du rendez-vous mais des agents du FBI

Quin Rudin encourt jusqu’à 20 ans de prison par message frauduleux et une amende de 250.000 dollars ou deux fois le montant de l’opération frauduleuse. Il risque par ailleurs 2 ans de prison pour usurpation d’identité.

Quin Rudin n’est pas un inconnu pour la justice. En 2010 il avait essayé de soutirer sans succès un million de dollars à Oracle dans une tentative d’escroquerie mêlant faux partenaires et faux clients. L’éditeur  avait porté plainte. Absent, Quin Rudin avait été condamné par défaut. CRN, qui révèle toute cette affaire, ne dit pas sous quelle identité.