Répondant à l’appel du gouvernement et à un courrier de l’intersyndicale CFTC, CFE-CGC, CFDT et CGT, Ausy va verser une prime exceptionnelle de 350 euros à ses salariés rapporte Miroir Social. Le 11 janvier, le directeur général d’Ausy France, Gérald Fillon, indiquait aux salariés que cette prime, qui sera versée avant le 31 mars comme le prévoit la « loi Macron » (afin de bénéficier de l’exonération de charges), concernait tous les collaborateurs présents dans les effectifs du groupe en France du 1er janvier au 31 décembre 2018, à condition que leur rémunération soit inférieure à 1,5 fois le SMIC 2018 (une somme incluant salaire et variable). Le comité d’entreprise avait alors estimé à environ 150 salariés (sur plus de 3.500) le nombre de bénéficiaires.

Le 31 janvier, un nouveau courrier de Gérald Fillon annonçait un changement de modalités. Il y indiquait que la filiale de Randstad va finalement verser une prime dégressive de 350 euros aux salariés dont la rémunération annuelle est inférieure à 1,21 fois le SMIC 2018 (incluant salaire ou toute rémunération soumise à cotisation), présents dans l’entreprise au 31 décembre 2018. La direction précise que ces nouvelles modalités lui permettent désormais d’attribuer cette prime « à plus de 10.000 salariés toutes filiales et tous collaborateurs compris au sein du groupe Randstad France ». Elle précise qu’elle répond ainsi à une instruction du ministère des Solidarités et de la santé et du ministère de l’Action et des comptes publics, venue ajouter des conditions aux modalités d’attribution.

Les syndicats s’interrogent sur la nature des critères de dégressivité, et remarquent que l’abaissement du plafond de rémunération pénalise les salariés dont la rémunération est comprise entre 1,22 SMIC (21.757,80 euros) et 1,5 SMIC (26.972,46 euros). Ils estiment que certains de ces salariés ont profité des soldes pour dépenser tout ou partie de la prime promise. Ils s’interrogent par ailleurs sur la date d’envoi du second courrier, parvenu le 31 janvier, soit trois semaines après la publication de l’instruction interministérielle précisant certaines modalités d’application. « Le 31 janvier était la date limite pour éviter d’avoir à négocier un accord avec les délégués syndicaux qui avaient demandé bien plus que cela, pour davantage de salariés », affirment-ils.