Au Vietnam, l’un des pays de production privilégiés des géants de la technologie tels que Samsung, Intel ou Apple, Hô Chi Minh-Ville est un épicentre de la quatrième vague de Covid-19. La ville a recensé près de 200.000 cas positifs et plus de 6.000 décès depuis avril dernier. Jusqu’à peu, les habitants n’étaient autorisés à se déplacer qu’entre leur domicile et leur lieu de travail (‘1 route, 2 destinations’) mais depuis le début de la semaine dernière, la loi martiale est en vigueur dans la ville et impose un confinement strict pendant deux semaines.

Afin de maintenir les activités des usines de la région, l’autorité de la zone d’exportation et de traitement de Hô Chi Minh-Ville (HEPZA) a pris une mesure inédite depuis le 23 août, d’après le site d’information Vietnam Insider. Désormais, la HEPZA autorise les usines à demander à leurs ouvriers et ouvrières de vivre temporairement sur leur lieu de travail sans le quitter.

Selon Mary Tarnowka, la directrice générale de la Chambre de Commerce américaine au Vietnam (AmCham), le modèle ‘1 route, 2 destinations’ était un mécanisme temporaire mais « Il faut faire davantage pour garantir le maintien de la production et de l’approvisionnement en produits et services essentiels, et pour faciliter la réouverture des opérations de fabrication et de la chaîne d’approvisionnement globale du Vietnam – au niveau national et mondial ».

Que le lectorat de Channelnews se rassure : la HEPZA indique que les usines devront fermer leurs portes si les ouvrier.e.s ne se voient pas offrir des repas et des lits sur place pendant leur confinement 24h/24 sur leur lieu de travail.

En d’autres temps, on aurait apparenté cela à de l’esclavage mais dans le jargon actuel, cela s’appelle la ‘méthode du sleepover’ (‘dormir sur place’ en anglais). Le site d’information DigiTimes Asia précise que Mary Tarnowka estime ce ‘sleepover’ temporaire car « cela coûte plus cher aux entreprises » (« higher labor costs »).

1,7 millions de personnes sont entièrement vaccinées au Vietnam, soit moins de 2% de la population. Plus de 17 millions ont reçu une première injection. En dépit d’une énorme campagne de vaccination des ouvrier.e.s des usines en mai dernier, le pays a du mal à endiguer la propagation rapide du variant Delta. Ces derniers jours, il a été le troisième le plus touché dans le monde, après l’Indonésie et la Russie. Les tests PCR n’y seraient effectués que tous les sept jours sur les lieux de production.